[1456/03/25, Tournai] Chevalier tu veux devenir...

Petitangelot a écrit:: Un début de semaine en fin du mois de mars 1456...

Temps typique de début de printemps dans les Flandres. Ciel lourd de nuages colorés de toutes les nuances de gris. Pleuvra? Pleuvra pas? On était en début d'après-midi mais la rosée du matin n'a pas quitté l'herbe des près tant l'ambiance est humide. Le bétail n'est pas encore ressorti des étables. Au froid humide qui frigorifie tout ceux qui s'aventure au dehors, les hommes préfèrent la chaleur d'une cheminée ou des verres de bière bus en taverne.

Pourtant, un cavalier approche du village. Recroquevillé sur son coursier, la cape au haut col refermé très serré au tour du cou, le chapeau enfoncé jusqu'aux oreilles, l'homme semblait le pas de son cheval en économisant tout mouvement. Une bourrasque de vent manque de lui arracher le chapeau de la tête, mais il retient la coiffe d'un mouvement rapide du plat de la main.

Foutu pays! ne manque-t-il pas de ronchonner.

Une fois dans le village, il rêvait déjà de la soirée qu'il pourrait passer en taverne une fois son message transmis. Mais à mission, il y a un devoir! Le courrier se dirige donc droit vers le bâtiment communal où il pourrait se renseigner sur le lieu de résidence de la personne qu'il devait trouver.
Une ou deux personnes accostées, information recueillie, ressortir de l'édifice demande un gros effort à l'homme. Poussant un grand soupir au moment de passer la porte, il rejoint ensuite rapidement sa monture pour suivre le chemin décris...

... jusqu'à une petite échoppe de tisserand. Le courrier lève la tête vers l'enseigne fixée à la face... "de Fil en aiguille"... ça devait être là!

Tête à moitié baissée contre le vent, le cheval s'immobilise devant la façade. L'homme met pied à terre sans prendre attention au manque d'élégance du mouvement, enfonce un peu plus le chapeau sur son crâne avant de s'avancer vers la porte et d'y frapper trois coups nets.

Toc! Toc! Toc!

Tiens!? On est protégé du froid tout contre la porte! Le gaillard y reste donc bien collé, dos à la porte, face à son cheval en attendant qu'on vienne ouvrir... s'il y avait bien quelqu'un au logis!

merenwen74 a écrit:: Le printemps était arrivé mais le mauvais temps et le froid continuait de perturber le quotidien des Flamands.

Assise auprès de la petite cheminée de son échoppe, Merenwen terminait les riches et délicates broderies d'une robe commandée par une tournaisienne.

Ses yeux fatigués la rappelèrent à l'ordre.

Il suffit pour aujourd'hui.

Elle déposa ses travaux sur un petit guéridon et s'approcha de la fenêtre qui donnait sur l'Escaut.
Elle chérissait la vue qui s'offrait à elle, ici, dans cette demeure qui était la sienne depuis plus d'une année maintenant.
Elle se devait pourtant de noter la différence entre le paysage à peine sortit de l'hiver et celui que renvoyait une lumière estivale.

Toc Toc Toc

Un sursaut. Les grognements d'Imala. Juste le temps de se rassembler ses esprits. La porte s'ouvre.

Merenwen ne s'attendait pas à voir l'homme si près de sa porte et lui, eut un mouvement de recul devant la louve qui le renifla de près avant de bondir à l'extérieur.

Merenwen eut un instant d'hésitation car à part slam, elle n'avait jamais vu d'homme devant sa porte.
Celui-ci semblait humide jusqu'à la moelle et il semblait avoir chevauché durant de longues heures.

Petitangelot a écrit:: A peine une ou deux dizaines de secondes... puis la porte s'ouvre. A l'instar de la jeune femme qui recule, le courrier se retourne tout en reculant d'un pas. Pressé d'aller se réchauffer dans une auberge, il allait parler de suite lorsqu'il sent un animal lui renifler les basques. Il baisse les yeux pour voir qu'il ne s'agissait pas d'un chien mais bien... d'un loup! Certes, jeune loup, mais loups quant même. Nouveau mouvement de recul, cette fois beaucoup plus nerveux et cripsé. C'est qu'il en avait des mauvais souvenirs avec ces satanées bestioles aux crocs plus acérés qu'un couteau de bourrelier!

Le soubresaut d'adrénaline venait de réchauffer de suite l'homme qui pourtant avait un argument de plus pour régler cette affaire au plus vite.
Tout en gardant un œil sur le canidé qui venait de bondir en dehors, tenant les rennes de son cheval qui s'agitait un peu également, il s'adresse à la jeune femme.

T'nez vot' bête, m'dame... heu... m'dame... !?

Il plonge la main dans la besace qu'il portait en bandoulière pour en sortir un courrier scellé d'un cachet de cire sans motif. L'homme met quelques secondes pour arriver à déchiffrer le nom du destinataire écrit sur l'extérieur du pli (c'est qu'on apprend que le minimum de la lecture qd on est courrier^^).

... m'dame Merenwen!?

merenwen74 a écrit:: T'nez vot' bête, m'dame... heu... m'dame... !?

... m'dame Merenwen!?

Merenwen vis le malaise de l'homme qui comme n'importe quel autre visiteur ne s'attendait pas à croiser une louve en ces lieux.

Entrez donc Imala n'a que faire de la viande humaine.
A cette heure ci, elle ressent l'appel du dehors et n'espère que se dégourdir les pattes.

Tout en invitant l'homme à entrer d'un signe de la main, elle lui expliqua sa rencontre avec l'animal alors qu'elle n'était qu'une boule de poil.

... depuis, elle est habituée à croiser des êtres humains mais elle passe tout de même un grand nombre d'heure seule en forêt.

L'hôtesse raviva le feu qui mourrait dans la cheminée, approcha un fauteuil et invita le messager à s'y installer.

J'ignore d'où vous venez mais il me semble que la route à été longue, désirez vous boire quelque chose ?

Petitangelot a écrit:

merenwen74 a écrit:: Entrez donc Imala n'a que faire de la viande humaine.
A cette heure ci, elle ressent l'appel du dehors et n'espère que se dégourdir les pattes.

"Ouais ben... qu'elle reste dehors seulement!" se dit l'homme en suivant l'animal du regard, regard toujours particulièrement nerveux.
La dame l'invite à rentrer et lui raconte sa rencontre avec le louveteau. Le courrier entre sans tarder dans la demeure, pour laisser son cheval seul dehors dans le vent, mais écoute d'une oreille très distraite l'histoire, laissant plutôt son regard balayer la pièce.

merenwen74 a écrit:: ... depuis, elle est habituée à croiser des êtres humains mais elle passe tout de même un grand nombre d'heure seule en forêt.

Lorsque la dame se tait, l'homme avance d'un pas en sa direction tendant le pli qu'il devait lui remettre.

Citation :: J'ignore d'où vous venez mais il me semble que la route à été longue, désirez vous boire quelque chose ?

Il pense alors à la belle soirée qui s'annonçait à la taverne... et à la jolie servante qu'il ne manquerait pas d'inviter sur ses genoux. Souriant plus à cette image que par politesse, il s'adresse à la dame.

Heu... merci bien mais j'vais pas tarder! J'dois vous r'mettre ceci de la part de...

L'homme s'interrompt et semble réfléchir à nouveau. Décidément, le gaillard était peut être courrier rapide et de confiance mais il n'avait pas du tout la mémoire des noms. Il reprend un peu agacé de son oubli.

... une dame de Champagne.

Un nouveau pas en avant pour tendre de plus près le morceau de papier...

merenwen74 a écrit:

L'homme tend la main, elle remarque alors le pli qu'il tient fermement et qui a résisté aux intempéries.

Le Messager a écrit:: Heu... merci bien mais j'vais pas tarder! J'dois vous r'mettre ceci de la part de...
... une dame de Champagne.

Une Dame... la Champagne !

En un instant, elle voit défiler des images de champs de batailles.
Mélissande ? La Champagne et la guerre qui s'y déroule.

Un nouveau pas en avant pour tendre de plus près le morceau de papier...

Elle s'en saisit et s'assoit précipitamment pour lire le pli délaissant le messager. Sa main tremble.
Lui est il arrivé malheur, la question planne.

Petitangelot a écrit:

Une fois que la jeune femme saisit le parchemin, le courrier ne se fait pas prier pour prendre congé maintenant que celle-ci plonge sur le bout de papier pour le lire.

Bon ben... si vous avez une réponse à transmettre en r'tour, 'jsuis encore là jusqu'à d'main! Vous trouv'rez à "l'auberge de la boulasse".

Bref mouvement de main sur la pointe de son tricorne accompagnant un hochement de tête pour saluer la p'tite dame, puis le voilà qui pivote sur lui-même à la manière d'un soldat au garde à vous pour se diriger vers la porte et sortir de la maison. La porte reclapée derrière lui, on entend le bruit du cuir qui crisse sous l'effort du cavalier pour remonter en selle puis le galop du cheval qui retourne vers le centre du village. "A moi, la soirée, la bière et les filles!" se dit le gaillard en s'éloignant, souriant aux anges malgré le froid.

Mérenwen quant à elle venait de déplier le parchemin pour y découvrir ces quelques lignes...

Citation :: Bien le bonjour, chère Mérenwen.

C'est dans bien d'autres circonstances que j'avais escompté t'écrire. Les troupes de Champagne et du Domaine Royal se rassemblent et défendent Compiègne. Les armées artésiennes ont été repoussées. Mais nous n'en sommes surement malheureusement pas aux derniers affrontements.

Mais qu'à cela ne tienne, je voulais prendre de tes nouvelles et donner suite à ce que je t'avais glissé à l'oreille la dernière fois où nous nous sommes vues.

Tu as accéder au grade d'écuyère et, bien qu'à ce titre tu n'aies plus besoin de chaperon, toute écuyère a encore un long chemin à parcourir et apprentissage à suivre avant de pouvoir prétendre recevoir l'adoubement.
Aspirante, j'ai été ta marraine. Ecuyère, je te propose de te placer sous ma responsabilité pour poursuivre ton éducation de chevalier. Si tu acceptes, tu pourrais me suivre et je tâcherai de t'apprendre tout ce qui te sera nécessaire et utile dans ta vie de chevalier de l'Ordre de la Dame Blanche.
Prends le temps d'y réfléchir. Cela implique beaucoup de sacrifices, dont celui de laisser pour un temps ta région, mais t'apportera également beaucoup d'expériences.

Quelque soit ta réponse, donne moi de tes nouvelles. Je ne sais combien de temps encore nous resterons à Compiègne, mais le courrier qui t'as transmis cette lettre fera le nécessaire pour que ta missive parvienne jusqu'à moi.

Prends garde à toi, petite soeur.

Compiègne, le 25 mars de l'an 1456,

Mélissande avait envoyé cette lettre de Compiègne. Le courrier ayant du traverser l'Artois en temps de guerre, avait mis le temps qu'il fallait pour arriver... mais temps suffisant pour que les armées du Domaine Royales se mettent en marche sur l'Artois et engage les combats aux portes de Péronne. La lieutenant-chevalier y avait mené les Dames Blanches et les Loups lors de trois bataille avant d'être grièvement blessée et ramenée à Compiègne dans le cortège de blessés que l'on emmenait à l'hospice de la ville, déjà bien remplis.

merenwen74 a écrit:: Le temps a passé si vite depuis ce courrier, soupira Merenwen.

Le courrier rédigé par Mélissande, sa marraine entre les mains Merenwen pensait à ses dernières semaines écoulées si vite.

Alors que sa marraine venait de l'appeler à venir la rejoindre la situation en Flandres avait pris un tournant qui ne laissait présager rien de bon.
Merenwen avait mit les choses en ordre pour son départ vers Compiègne.
Elle avait presque dit au revoir à ses amis lorsque de nombreux habitants des Flandres vinrent à partir pour le Sud du royaume.
Au conseil les débats étaient à couteaux tirés.
Malgré sa position de bas de liste, Merenwen du faire un choix entre sa formation, l'aventure magnifique qu'elle allait vivre, qu'elle voulait vivre, et son duché.

Son choix, elle ne le fit pas pour la gloire ou le prestige de pouvoir dire : j'ai un jour été au conseil de Flandres.
Non! Elle le fit par amour, pour ses amis, son duché et aussi parce qu'elle ne voulait pas partir dans ses conditions.

Ici, ce jour on avait besoin d'elle, alors ses projets personnels attendraient. Ce n'était qu'un projet repoussé, voilà ce qu'elle se disait tout en espérant qu'il serait assez tôt plus tard.

Où es tu Mélissande, pourquoi ne me donnes-tu pas de tes nouvelles ?
J'espère qu'il ne t'est rien arrivé, que tu te portes bien où que tu sois, se dit-elle.