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 [1456/12, Sainte Ménéhould] La liberté est la vertu du pauvre...

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Mélissande
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Mélissande


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MessageSujet: [1456/12, Sainte Ménéhould] La liberté est la vertu du pauvre...   [1456/12, Sainte Ménéhould] La liberté est la vertu du pauvre... Icon_minitimeMar 6 Jan - 10:41

--JackFarell a écrit:
[1456/12, Sainte Ménéhould] La liberté est la vertu du pauvre... Crow-2

La fin du jour,... un vent glacial souffle sur un paysage hivernal des plus rudes,... enneigé,... d'un blanc et d'un silence mortel, soudain, brisé par un cri aigu et dérangeant... Léger frisson d'inquiétude...
Un corbeau noir de jais s'envole en quittant une indéfinissable charogne comme déterrée d'un passé oublié...

Voix off ...


La mort n'a pas toujours été la fin d'une longue vie sereine et enrichie. Enfants d'aujourd'hui, je vais vous compter un évènement qui fut des plus marquant dans l'histoire de votre contrée...

L'oiseau s'élève, prend de la hauteur, survolant collines après collines, traversant brumes nuageuses après brumes...

Il fut un temps où les anciens d'hier, s'entredéchirèrent.

Vol plané, descendant, ailes grandes ouvertes...

Il fut un temps où la Champagne connu des heures sombres.

L'animal pivote vers le soleil couchant... Comme si son instinct répondait à un mystérieux appel...

Il fut un temps, où un homme s'était levé contre la tyrannie.

Le vent vibre à travers ses plumes noires. En contre bas et en contre jour, un paysage d'une magnifique vallée lacustre se dessine, la surface miroitante de l'eau attirante et hypnotisante...

Il fut un temps où pour la première fois, une armée indépendante de tout étendard couronné se dressa seule contre tous. Guidée par la volonté aveugle de son général haineux.

Une fière muraille entoure une ville perchée sur la colline creusée par le confluent de deux cour d'eau (l'Aisne et l'Auve), un haut donjon en contrefort rocheux veille en son sommet...

Il fut un temps où les escadrons de loups, de sorties, parcourraient plaines et collines natales.

L'oiseau frôle la haute maçonnerie de pierre trois fois centenaire...

Il fut un temps où les villageois dans les champs eurent peur pour leurs denrées.

Il se pose au faîte d'un toit bleu d'ardoises. Le soleil mourant, brule l'horizon lointain dans un ultime chant de veillée...

Il fut un temps où la guerre civile embrasa toute la région.

Une aura rouge souligne l'horizon... La nuit prend lentement possession de la contrée...

Il fut un temps où les uns comme les autres se battaient pour leurs libertés. Seulement, celles des uns s'arrêtaient là où commençait celles des autres.

L'oiseau des ténèbres reprend son envol brusquement...

Il fut un temps où malgré cette liberté à portée de leurs plus fous espoirs, le peuple laissa une fois encore le joug des royalistes gouverner leurs perceptions. La peur... Celle là même qui permis au plus grand de s'assoir sur des trônes dorés.

Il dépasse les murailles dominant le lac,... Survole un groupe de barques de pêche... Pour se diriger vers une zones plus sombre encore, à l'écart de la ville, où le silence règne en maître...Le cimetière...

Il fut un temps, où un homme donna sa vie pour une cause... Était il mort pour autrui? Certainement pas! Était il mort de dépit. Cela n'était pas impossible... Car l'amour n'avait pas su retenir cet homme et la haine l'emporta pour finalement ne plus jamais le rendre.

L'oiseau noir atterri de quelque pas sur le sol noir de terre et ralenti au pied d'une modeste croix en bois...

Il fut un temps où du sang bleu coula à flot.

Soudainement, le grand corbeau croasse... Il émet des séries de cris variés. Qui pourtant ne pourraient s'apparenter à des cris habituels d'alarme, de poursuite ou de défense du territoire. Ce sont des cris haut-perchés et rauques "praak-praak" lancés, telle une incantation inhumaine...

Il fut un temps où tout était possible.

L'animal achève son étrange cantique par un profond "croak", puissant, un son ressemblant à des coups frappés sur une porte...

L'oiseau fuis soudainement,... la terre fraichement remblayée semblait avoir frémis...

Enfants d'aujourd'hui, ce temps là va renaître !

[1456/12, Sainte Ménéhould] La liberté est la vertu du pauvre... Croixjackmo2
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MessageSujet: Re: [1456/12, Sainte Ménéhould] La liberté est la vertu du pauvre...   [1456/12, Sainte Ménéhould] La liberté est la vertu du pauvre... Icon_minitimeMar 6 Jan - 10:41

Petitangelot a écrit:
[17/12/1456, en provenance de la route de Reims]

Un temps glacial... pas de neige, mais une image figée de gel semble avoir remplacé le paysage anciennement vivant.

Scrotch scrotch scrotch...

Le pas vif mais étrangement écrasé d'un cheval s'appuie sur la terre gelée du chemin. Une cavalière sur son dos, couverte d'une grande cape à capuchon couvrant le corps de la jeune femme jusqu'à la croupe du cheval. On ne voit que le visage féminin et l'avant-main du cheval. Équipage morne mais fier, vif mais ténébreux.
Les sourcils froncés de la cavalière laissent penser qu'idées ou souvenirs sombres tourmentent ses heures.

"J'vous assure, m'dame!" avait dit le vagabond. "ça doit être votre homme qu'j'ai vu en direction de Sainte!" avait-il confirmé. Les pièces qu'elle avait offertes en échange d'informations semblaient avoir porté leurs fruits.

Quoi de plus motivant que la solitude pour accumuler la rancoeur, pour nourrir le besoin de vengeance!? Elle avait fait fonctionner son réseau de "connaissances", les contacts peu reluisants mais efficaces qu'elle avait pu développer pendant de longs mois... pour espérer dénicher ce qu'elle cherche.

"Je le retrouverai!" se répétait-elle sans cesse. "Je te retrouverai pour que tu paies!" Ces mots l'obsédaient et lui empêchaient tout repos.

C'est encore plongée dans sa solitude tourmentée que la cavalière entre dans les murs de Sainte-Ménéhould. La veille, elle s'était arrêtée dans une des premières demeures de la ville. Une nuit à peine reposante, un repas purement nécessaire... elle n'y avait gagné que de réchauffer ses doigts et pieds glacés par le froid et l'immobilité du voyage.

Sainte... C'est ici qu'il devait passer. C'est donc ici qu'elle entrait. La saison d'hiver n'avait pas entamé l'activité de la ville, stratégiquement très bien placée en Champagne. Mais ce grand carrefour de passages ne semblait pas se rendre compte des évènements qui allaient le marquer dans les jours à venir, et ce pour de longues années.

La guerrière, fière et ombrageuse, n'en était pas plus au fait. Elle ne connaissait pas vraiment Sainte ni ses habitants.
Âme solitaire, coeur blessé et farouche, corps endurcit et puissant... elle respirait la féminité dont la maturité avait été avantageusement arrondie par la vie... tout comme elle respirait la fermeté et la menace par la noirceur de son regard et le tranchant de ses lames.

Trouver le bon refuge, puis lancer la chasse à travers les rues de la ville. Un chat, flairant sa souris. Un lynx, pistant un renard.




[HRP: Edit pour orthographe]
Marcusdebreuil a écrit:
[26/12/1456, en provenance de la route de Compiègne]

Marcus de Breuil, fier chevalier du temple récemment revenu d'un lointain et brulant orient, est en voyage sur les sentiers gelés de sa Champagne natale... Suivant les panneaux indicateurs de sa destination, la célèbre ville de Sainte Ménehould, bientôt, il ne devrait pas tarder à trouver gîte et couver...
Mais quel mystérieux secret se cache derrière son visage fermé. Comme absent de la réalité. Un sombre sujet semble torturer sa conscience... Sa nouvelle monture qui le porte, un large frison à robe noire et taillé pour la rigueur du climat européen, avance au pas lent... A peine dérangé par les rafales de vents froids qui sans relâche agressent les deux voyageurs solitaires...

Soudain des cris au loin, éveille l'attention du noble cavalier... Marcus fronce les sourcils, reconnaissant le caractères alarmé et non serein des sons qui lui parviennent...
Sans trainer d'avantage, il lance le jeune « Bragan » au petit trot, curieux d'en apprendre d'avantage sur l'origine de ces émois...

Débordant du sentier qui longe la berge de la rivière qu'il suit depuis deux jours, un spectacle grandiose s'offre soudain à lui. L'embouchure du cour d'eau s'élargit brusquement pour se déverser dans un grand lac aux eaux calmes et miroitantes... Le guerrier plisse les yeux en réaction de l'augmentation lumineuse provoquée par le miroir blanc et opaque de cette immense surface glacée dans lequel se reflète le ciel. En face de l'autre coté de la berge, à quelques centaines de pas de lui, de vives couleurs pétillent... De fringant étendards d'or et d'azur, flamboient au rythme de la brise hivernale. De nombreux hommes d'armes s'affèrent dans et autours de tout aussi nombreuse tentes militaires... Aucun doute n'est permis, l'armée ducale au grand complet à planté bivouac au siège de Sainte Ménehould.

Il tourne la tête, son attention attirée par des mouvements brusques... La violence de la scène dont il est le témoin inopportun éveil un soupçon d'inquiétude..., A seulement quelques pas, sur la route, des villageois sont au prise avec une lance d'homme d'arme (8 soldats), probablement en charge du contrôle de la voie terrestre par laquelle il est arrivé. Ces soudards armés jusqu'aux dents, rient des tourments qu'ils infligent aux faibles familles de pêcheur. Des insulte fusent...
Marcusdebreuil a écrit:
[26/12/1456, en provenance de la route de Compiègne]

Misérables rebelles ! ...

... Ménéhildiens ... Sales chiens ! ...

... Vous êtes la honte de la Champagne !


Les pauvres gens font fièrement face aux agresseurs...Tentant de passer le barrage militaire pour rentrer chez eux sans trop d'encombres...
Marcus intervient...Avançant lentement, les rennes dans une main, la main droite tendue à proximité de sa garde...


Holà du soldat !

Le chevalier prend le temps de s'assurer d'avoir capté l'attention de tous...

Que se passe t'il en ces lieux ?

Il stoppe Bragan à distance respectueuse des hommes d'armes. Reconnaissant maintenant le loup noir armé d'une lance des insignes de ces vétérans de guerre...
Le sergent, se retourne vers lui, un sourire à moitié édenté, les muscles et la peau cicatrisée de nombreuses campagnes passées sous les ordres du duché...


Qui va là ? Maraud ? Personne ne passe sans montrer main vierge de toute arme.

Le rustre s'adressait à lui, la longue chevelure en main d'une villageoise en pleure agenouillée de douleur à ses pieds...
Ne dissimulant certainement pas son épée, le chevalier fonce les sourcils d'incompréhension...


Où cette pauvresse pourrai t'elle cacher arme ?

Le visage sali de nombreuses coulées de larmes, la jeune femme semblait craindre plus pour son intimité que pour l'éventuelle sanction du port illicite d'arme...

Nous n'avons point fini de la fouiller ! Ha harrr ...

Répond le soldat avec un sourire gourmand... Joignant l'acte à la parole, il force la femme à s'allonger plus encore dans la boue...

Qui a donné ces ordres ?

Le ton monte. Marcus le fusille du regard dont la sévérité n'a d'égale que sa volonté de protéger l'innocence...
Deux autres soldats interviennent et se rapproche dangereusement du cavalier. Celui ci retient sa fougueuse monture qui trépigne en réaction du danger qu'elle perçoit également...


Le général V_D qui obéit lui même à la Duchesse Ysa en personne.

La Ville de sainte Ménéhoulde est sous le joug de révoltés. Je vous conseil fortement de faire retraite messire le cavalier. Il ne fait pas bon rester en ces murs !


Le grand et maigre soldat qui vient de prendre la parole, souligne sa dernière phrase d'un rictus menaçant qui n'annonce en effet rien de bon pour les ménéhildiens...
C'est alors que le groupe de villageois tourmentés lui crient...


Le duché nous assomme de taxes pour les seules intérêts de la noblesse. Nous ne sommes bon qu'à trimer pour leurs privilèges !..

... Même le poisson de notre lac ne nous appartient plus !..

... Les tribunaux sont tous vendus à leurs causes, nos compatriotes sont accablés de procès et jetés en prison pour un rien !..

... Vive notre mairesse Coucouque !..

... Vive Sainte Ménehould libre !


L'aîné des pêcheurs reçoit un puissant coup de pommeau au thorax qui met immédiatement fin à ces plaintes collectives...

N'y tenant plus, Marcus descend de sa monture en dégainant son épée qui glisse du fourreau dans un sinistre bruit de métal tranchant...
Petitangelot a écrit:
[17/12/1456, en fin de soirée, dans les murs de Sainte-Ménéhould]

La place du village est gelée par le froid. On ne détecte de vie que par les lumières que l'on voit vaciller par les fenêtres de certaines habitations, ou par les chants et les gueulantes lâchés dans les auberges. Chacun essayait de se réchauffer comme il le pouvait en ce temps noir et froid.

La porte d'une auberge grince, le métal des charnières contracté par le froid. Au fur et à mesure du gémissement métallique, le contour lumineux s'élargit sur la neige au dehors et laisse progressivement une ombre humaine se détacher de celle de la porte.
Mélissande fait un pas et apparait au dehors. Instantanément le vent agresse sa peau et ses chairs par un souffle glacial et piquant. La chevalier réajuste son manteau et la capuche sur sa tête, resserre le col autour de son cou. La porte se ferme et claque derrière elle. La voilà à nouveau dans le noir. Obscurité toute relative par le fait des rayons lunaires qui éclairent le paysage d'une lumière blanche et tout aussi froide que le vent.

Un regard à droite. Un autre à gauche. Vraiment personne dans les rues.
Un regard vers le haut, attiré par un grincement plus modeste mais régulier... L'enseigne de l'auberge s'agite au gré du vent et fait travailler les anneaux à laquelle elle pend. "Le frais brochet"... un nom qui semblait peu attrayant voir ridicule pour la guerrière... mais elle n'y accorde finalement qu'une infime fraction de réflexion avant de se mettre en marche.
Suivre la rue, tourner dans la ruelle suivante... pour trouver le forgeron.

Les yeux tournés vers le sol, la tête enfoncée dans les épaules, la jeune femme avance silencieusement plongée dans ses pensées.

Mais alors que le silence polaire de la soirée semblait assommer toute espoir d'expression de vie, des bruits d'échauffourée se font perceptible un peu plus loin.
La guerrière stoppe sa marche au coin du mur qu'elle allait contournée. Tête tournée vers le rafus. Silence immobile pour tenter de comprendre ce qui se passe là-bas.
Puis les bruits se taisent. A nouveau le silence nocturne... Elle n'entend à nouveau plus que sa respiration jaillissant en vapeur d'eau de sa bouche.
Muscles qui se détendent. Esprit qui revient sur son objectif de la soirée, nécessaire et utile pour son dessein. Le premier pied qui se remet en mouvement pour entrer dans la ruelle.

Mais...
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MessageSujet: Re: [1456/12, Sainte Ménéhould] La liberté est la vertu du pauvre...   [1456/12, Sainte Ménéhould] La liberté est la vertu du pauvre... Icon_minitimeMar 6 Jan - 10:41

Marcusdebreuil a écrit:
[26/12/1456, en provenance de la route de Compiègne]


Marcus surplombe le sergent d'arme blessé à ses pieds. D'une voix épuisée par le combat inégal qu'il vient de remporter...

Je fais manifestement partie d’un temps révolu où la noblesse se méritait à force de reconnaissance publique...hhhh
Reconnaissance obtenue pour la dévotion à ses sujets...hh
Ces "vrais" nobles étaient prêt à les défendre au prix ultime de leur vie... hhhh
Où...hh... tous le monde regardait avec sympathie et respect ces exemples de sacrifice et d’abnégation...
Je parle d’un temps où peut-être même qu'au delà de la noblesse il fallait y voir aussi une certaine dose de sainteté....
hhh

Aujourd’hui cette « noblesse » se vend au plus obéissant, se « mérite » à genou devant ses paires ainés...hhh... Une fois acquise, il est presque normal que la rancœur accumulée pendant tant d’années de retenue et de frustration, s’exprime par le mépris du peuple qui les entoure...hhhh
Enfin ces nouveaux nobliaux qui se "donner des airs"...hhh... exigent alors de leur inférieurs la même obéissance servile qu’ils ont du souffrir...hhh...Il n'est alors plus question que de richesses et pouvoirs accumulés....h... C'est à ceux ou celles qui en amasseront le plus !..

Marcus marque une pose pour reprendre son souffle...

Je ne reconnais donc plus cette noblesse…hhh... Et dès lors je m'affranchis de mon serment envers le Roy qui n’a pas su perpétré nos valeurs chevaleresques au service du peuple…hhh

Il s'adresse alors aux ménéhildiens...Retrouvant quelque peu sa voix...

Aujourd’hui devant vous, simple gens, mes frères et sœurs… Je jure fidélité à la justice des hommes pour la défense des opprimés, face à la tyrannie inféodée.

Dû sais je y laisser la vie, je combattrais l’iniquité, où qu’elle soit !

Baisse à nouveau la tête vers le vaincu...

Retourne dans les jupes de ton général, Loup de Champagne, rapporte lui mot pour mot ce que je viens de dire...
Et enfin transmet lui ceci de ma part...


Marcus frappe violemment le plat de son épée (à mi hauteur de lame) sur la roche juste à coté du visage du sergent terrifié. Le chevalier fait ensuite pivoter sa noble épée griffée pour la casser aussi sec sur sa cuisse repliée, brisant ainsi le symbole (marqué des armes des templiers) de son appartenance à la chevalerie française...
Petitangelot a écrit:
[17/12/1456, en fin de soirée, dans les murs de Sainte-Ménéhould]

... voilà des pas de courses qui remontent la rue! Plusieurs personnes, dont les silhouettes encapuchonnées ne se dessinent qu'à proximité de la chevalier. Crispée sur ses positions, Mélissande suit l'échappée du regard sans y comprendre quelque chose.

Là! Ils sont partis par là! crie une voix en contre bas de la rue, d'où provenaient les fuyards!

Réflex de la chevalier qui se plaque contre le mur pour rester discrète et sur le qui-vive, cachée dans le coin de la bâtisse.


Là! Il y en a un qui fuie par là! dit un des poursuivants en pointant son doigt vers Mélissande.
Portant une cape qui lui donnait la même allure que les fuyards, elle était repérée et prise pour l'un d'eux. Alors qu'une partie des poursuivants se lancent à la poursuite du petit groupe en fuite, trois autres s'élancent vers elle.


Mais que...!? Mais non, je ne...! Elle n'a pas le temps de s'expliquer ou de poser quelque question pour essayer de comprendre ce qui se passe. Les trois hommes se ruent sur elle, armes aux points, visiblement agités et nerveusement excités par la bagarre. La guerrière a juste le temps de reconnaitre l'uniforme des loups dans un rayon de lune avant d'esquiver la première lame menaçante.
Trois surexcités qui n'entendront pas raison avant d'avoir occis. Trois loups. Une guerrière. Trois contre un. Le calcul est vite fait, la meilleure solution pour la chevalier est la fuite. Elle s'engage à toute allure dans la ruelle, les trois hommes à ses trousses.

Renverser tout ce qui se trouve sur son chemin pour les retarder. Tourner dans chaque petite ruelle pour tenter de les semer alors qu'elle même ne connaissait pas la physionomie de la ville. Prendre suffisamment d'avance que pour se cacher un instant et les laisser courir après le vent.
Heureusement, la jeune femme est agile et alerte. Terrée dans une petite annexe d'une auberge servant de stock de bois, elle reste là un instant, un long instant avant d'être sure d'avoir semer ses poursuivants.

Cette nuit-là à Sainte, il y eut une révolte. Des paysans, des artisans, des vagabonds... ont attaqué la petite armée de Francis qui stationnait dans les murs de la ville. Les cris, les coups, les règlements de compte...
Oui, cette nuit là, du sang bleu a recommencé à couler!

Au milieu de tout cela, une guerrière. Solitaire. Elle était venue le coeur aigri par la soif d'une vengeance qu'elle voulait assouvir... et se retrouvait maintenant dans une ville agitée et hurlante. Se rendait-elle seulement compte à cet instant, cachée entre les tas de bois, qu'elle venait de mettre le pied, malgré elle, dans une tempête qui allait secouer le duché tout entier... mais allait également la mettre en péril, elle! Elle mais aussi son objectif, sa dernière raison de vivre... sa vengeance.
Peu importe, elle resterait là pour le retrouver.

A croupis, recroquevillée, visage entre les genoux, seule. Les derniers cris résonnent dans la nuit, les villageois ont bouté hors des murs les derniers représentants du duché.
Une larme coule le long de sa joue, seule. "Marcus, je te retrouverai! Je te jure que je te retrouverai! Et tu paieras!"
Adelahis a écrit:
[17/12/1456, en fin de soirée, dans les murs de Sainte-Ménéhould]

Adélahis naviguait dans les ruelles de Sainte, la révolte était matée, mais l'armée semblait en déroute. Ils n'avaient donc pas tout perdu. Ces longs cheveux noirs volaient au vent. Une mèche traversait son visage. Dans cette nuit claire, on aurait pu la croire balafrée.

Au moment où son masque était tombé, elle avait vu un des loups croiser son regard. Elle était tribun de la ville, elle était connue... maintenant, les choses allaient s'accélérer pour elle. Mais pour l'heure il fallait regagner un lieu où tous seraient en sécurité.

Son groupe s'était dispersé. Elle passa derrière la taverne, puis longea le tas de bois. Elle entendit des pas derrière elle. Elle s'accroupit, sa cape l'entoura et la dissimula dans l'ombre du tas de bois. levant un oeil, elle regarda les loups passer en courant dans la rue. Elle poussa un long soupir...


pfff j'ai eu ch... son regard accrocha alors la masse humaine qui était en fasse d'elle, elle ne pouvait distinguer si c'était un homme ou une femme. La main sur la garde de son épée. Elle dit doucement.

Drôle d'endroit pour se cacher. Qui êtes-vous ?

Un petit sourire malicieux s'afficha sur son visage. Glissant sa main dans sa chevelure, elle ramena la mèche de ses cheveux derrière son oreille. Elle semblait plus humaine.
Petitangelot a écrit:
[30/12/1456, dans l'après-midi, dans l'auberge du "Frais brochet" à Sainte-Ménéhould]

Il faisait toujours aussi froid au dehors. Après l'agitation qu'avaient provoquée les émeutes, la nouvelle de la mésaventure de Francis et des loups qui s'était répandue rapidement à travers tout le duché, puis le retranchement de la ville derrière ses murs de fortification... après tout ceci, le calme était revenu dans les rues. Le calme voir l'endolorissement hivernal.
Une chose fondamentale avait cependant changé depuis l'arrivée de Mélissande: il n'était plus possible que pour de rares individus de passer les portes de Sainte dans un sens ou dans l'autre... L'armée ducale s'était installée aux portes de la ville et maintenait l'état de siège. Et elle, elle était à l'intérieur!

Assise à une table de l'auberge, bien appuyée sur le dossier de sa chaise, un bras ballant, l'autre nonchalamment appuyé sur le coude maltraitant de la pointe de la
Miséricorde un morceau de pain. Elle regardait distraitement la torture subie par la mie de pain.

Le duché l'avait mise en procès pour sa soit-disant participation aux émeutes. Un petit rictus sarcastique et dégouté avait traduit l'étonnement et la déception de la nouvelle. Bien malgré elle, elle se retrouvait impliquée dans un conflit politique auquel elle était étrangère.
Mais quelque chose d'autre l'agaçait d'autant plus. La cause de tout ceci, la raison pour laquelle, elle était arrivée jusque là. Cela faisait deux semaines qu'elle était entrée à Sainte... et toujours aucune trace de Marcus!

Avait-il rebroussé chemin? Avait-il rejoint les forces déployées autour de la ville? Etait-il tout de même parvenu à entrer dans les murs de la ville? Elle n'en avait aucune idée. Elle avait eu beau choisir de rester à Sainte pour le retrouver, risquant ainsi d'être définitivement assimilée aux mutins, remuer ciel et terre pour essayer le plus discrètement possible de retrouver sa trace et de dégoter maints informateurs un peu partout dans la ville... rien n'avait fait. Elle était là à ruminer ses idées noires.

La porte crisse. Des pas résonnent sur le plancher en bois. Puis, alors que le bruit de pas s'est approché puis tu, Mélissande toujours les yeux baissés sur son couteau voit apparaitre à coté d'elle une paire de bottes.
Remontée des yeux le long de celles-ci, pour découvrir les braies presque pimpantes, une chemise bien placée et fermée sous un gilet et une cape à peine étrennés, un visage masculin rasé de près couronné d'un chapeau élégant. Tenue prestigieuse par rapport à la population moyenne, mais aucun grade étalé sur les épaules, ni indice de statut de noblesse. Par contre, ce sourire hautain, ce regard penché vers elle avec suffisance et dédain, elle le lui aurait bien fait ravaler!


Dame Mélissande, je présume? dit le messager avec un semblant d'innocence mal placé.

Vous présumez bien! se contente-elle de répondre sans broncher de sa chaise, relevant à peine le menton avec un ton assuré. Mots nets qui invitent à conclure rapidement.

Je suis chargé de vous remettre ceci! Et lui, de jeter sur la table devant elle, un pli cacheté au sceau du Grand Ecuyer de France. On m'attend à Reims. Je repasserai d'ici quelques jours. Tâchez d'y être! termine-t-il en tournant de suite les talons dans un demi-tour digne d'une jouvencelle maniérée.

La guerrière le suit des yeux, sans réagir, jusqu'à ce qu'il disparaisse hors de la taverne. Son regard se penche alors sur le courrier sur la table. Elle range la
Miséricorde sans quitter du regard le papier blanc cacheté. Elle s'en empare avec calme, en fait sauter le cachet avant de l'ouvrir. Premier réflex, analyser la signature. Petit sourire en coin de reconnaitre le nom de l'amie. Action suivante, lire le pli. Sourire qui disparait, sourcils qui se froncent au fur et à mesure des mots lus.
Dents serrées au point de faire se contracter les joues. Main droite qui plaque avec violence le courrier sur la table. Mais gauche qui frappe du point sur le bois.
Marcusdebreuil a écrit:
[31/12/1454, Au bord du lac, vers 23h00...] La nuit tous les chats sont gris. Mais ? Et les loups ?

Un noir d'encre s'est abattu sur la contrée, à l'orée d'un bois, à proximité du chemin sud longeant le lac, le feu d'un camp éblouis d'une aveuglante lumière orange tous ce qui se trouve dans un rayon de 5 mètres...


Et dire que je vais passer l'année en compagnie de tordus dans votre genre, pendant que les gradés et le sang bleu se les pavanent dans des soirées mondaines au château de Reims... C'est ma femme qui va encore être contente !

Le soldat qui vient de râler crache par terre pour signer son dégout de la situation dans laquelle il s'est fourrée... Il crie...

Hey! Veber ! C'est à ton tour !

Assis sur un tronc d'arbre, frigorifié et recroquevillé dans une modeste couverture, il s'est adressé à un compagnon parti s'isoler... Des dés de pierre attendent le prochain joueur dans un casque retourné...
Le compagnon en question est parti se soulager contre un arbre, son intime couvert par les ombres nocturnes... Un bruit sourd est traduit comme un grognement d'insatisfaction ?...

Humrpf !

M'étonnerai que son robinet fonctionne,... la tuyauterie serait 'elle gelée ? Hihihi

Rit grassement Marisa, une autre lancière qui veillait au vin chaud, égratignant certainement la fierté du jeune soldat embarrassé,...

Les trois loups restés près du feu rirent tous de bon cœur...

Un bon moment plus tard, "Veber" revint finalement des ténèbres, étrangement emmitouflé d'une lourde et grande peau de mouton... Et fait mine de s'assoir parmi ses congénères... tendant ses mains gelées vers les flammes réconfortantes...


Alors gamin ? T'as pu la faire pleurer ?

Marcus choisi cet instant pour « éliminer » en premier lieu le plus réveillé des trois gardes... Il saisi alors la plus grosse buche du feu et la projette encore brulante au visage du moustachu moqueur...
Le chevalier se redresse ensuite, jetant en arrière sa cape improvisée, dégainant en même temps de ses deux mains deux épées courtes du creux de ses reins... La lancière et son collègue n'ont que le temps de l'étonnement que les plats de ces deux armes sœurs s'écrasent avec force sur leurs crânes décasqués...
Le moustachu essaya en vainc de réagir qu'il est soudain immobilisé à la gorge par un avant bras vigoureux...

Le guerrier blond ne détache pas son attention des environs à « sécuriser » et avertit son prisonnier en chuchotant d'un air teinté de menaces...

Silence ! Ne tente pas de bêtise mon grand, le duché a plus besoin de « héros »... vivants... que morts !

Tout s'est si vite passé que les dés à 6 faces dans le casque finissaient à peine de s'immobiliser...

Marcus resserre lentement son étreinte jusqu’au moment limite où sa proie est obligée de céder à l’inconscience…Trainant ce dernier au sol, il va l'attacher avec le déculotté, pour enfin s’occuper de ses deux autres « endormis ».

Sa mission de « nettoyage » est accomplie, il restait à prévenir les autres...


Dernière édition par Mélissande le Mar 13 Jan - 22:08, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: [1456/12, Sainte Ménéhould] La liberté est la vertu du pauvre...   [1456/12, Sainte Ménéhould] La liberté est la vertu du pauvre... Icon_minitimeJeu 8 Jan - 14:01

Jackfarell a écrit:
[HRP :

Arrêtons là les frais, nous écrivons dans le vide !

Citation :
Mon amour, ce n’est qu’un jeu !
Nos personnages ne mourront jamais mais il me semble qu’ils n’ont plus besoin d’être. Je n'ai aucun regret.
Ce que nous avons commencé au virtuel, nous le vivons maintenant au réel. Profitons de cette chance !
Je t’aime…

NB : Cher(e) censeur(se), pouvez vous verrouiller le sujet ? Merci d’avance !

/HRP]
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