[1455/05/21, Argonne] Bas les masques!

Petitangelot a écrit:: Après que de nombreuses semaines se soient écoulées, Mélissande revenait en territoire agronnaute.
Après avoir été libérée de ses kidnappeurs, la louve avait été envoyée sur le front de Bretagne afin de renforcé, avec quelques autres recrues, les troupes de l'Ost. Elle n'avait pas rechigné à partir, désireuse de trouner la page sur ce qui venait de lui arriver.
Elle avait du coup découvert les horreurs des combats et avait souffert pour les autres au lieu de penser à elle. Elle n'avait pas été blessée mais elle n'arrivait plus à dormir la nuit. Des images d'hommes mutilés, de corps jonchant le champ de bataille,... Elle était rentrée au village épuisée moralement.
De plus, elle savait que son mari habitant maintenant en Normandie, avait lui aussi été mobilisé dans cette guerre. Elle avait tenté de le voir, de le retrouver mais n'avait réussi qu'à avoir de ses nouvelles via d'autres soldat qui l'avaient entrevu. Même proche de lui, qu'elle n'avait plus revu depuis si longtemps, elle restait seule. Au bout de semaines de recherche, elle avait abandonné l'idée de le retrouver, persuadée qu'il devait être mieux sans elle ou en tout cas qu'il ne cherchait pas à la retrouver. Son coeur en a été déchiré mais elle était convaincue maintenant qu'il ne restait plus rien de leur mariage qui n'a été que si peu consommé... à son retour à Argonne, elle ferait le nécessaire.

C'est pourquoi, revenue au village, elle avait choisi de participer aux festivités organisée au village pour fêter le retour des Loups. Elle avait espéré s'y divertir et tenter d'oublier ce qu'elle venait de vivre.
Mais la soirée a été plus surprenante que divertissante, plus troublante qu'innocente. Elle était rentrée, les joues rougies par l'alcool, mais l'âme plus seule que jamais. Elle s'était endormie sur son lit sans même prendre la peine de retirer son déguisement.
Le lendemain à son réveil, elle se remémore les évènements de la veille. Elle se débarbouille et revêtit sa tenue de cavalière. En rangeant son déguisement dans une malle, elle s'aperçoit qu'elle n'a pas ramené son masque et se rappèle qu'elle l'a laissé à cet inconnu... cet inconnu dont elle n'avait pas voulu connaitre l'identité mais auquel elle s'était ouverte et avait révélé une partie d'elle qu'elle pensait morte. Elle avait réappris à vivre ce soir-là mais appeurée par cette surprenante rencontre qui ne pourrait peut-être pas survivre aux fastes de la fête, elle avait choisi de partir laissant au bel inconnu au masque banc la liberté de la revoir... mais elle était réaliste, elle n'avait rien que son coeur à offrir, le reste étant détruit par les derniers évènements. Qui voudrait encore d'elle?...
Mais elle ne voulait plus souffrir non plus, ni être seule... Peut-être allait-elle devoir se résoudre à ne vivre que de ses chevaux et des services à rendre au Dames Blanches.

Fatiguée de tant de lutte entre ses pensées, elle quitte sa masure à pas rapide pour préparer son cheval et rejoindre les écuries. Arrivée, elle lache Arès dans un paddock et entreprend de remettre de l'ordre et d'entretenir les cuirs des harnachements.
Assise sur un rondin à l'entrée de l'écurie, elle frotte une selle avec un chiffon trempé dans de la grasse de pied de porc... le chant des oiseaux et le hennissement des chevaux pour seul bruit de fond.

Le Marcheur a écrit:: Un soleil encore frêle se levait sur Argonne. Lentement, l'ombre de la forêt diminuait, s'en retournant pour se contenter de ses sous-bois que la lumière ne pouvait percer. Le coq a chanté il y a maintenant une heure, et la vie renait dans le village. Les premiers paysans gagnent leur champ, l'outil sur l'épaule. Les artisans ouvrent boutique, et déjà résonnent des coups portés dans une forge.

A proximité du village se dressaient les écuries d'Argonne, entourées de prés verdoyants où trottaient déjà quelques chevaux. Un bosquet de frênes s'étend entre deux de ces étendues, fine bande de forêt défiant les patures. Un oiseau en partit, apeuré par une présence.

Lui seul avait perçu la silhouette d'un homme entre les arbres, avancant précautioneusement, se dissimulant des regards provenant du village et des écuries.

Une longue cape le recouvrait, capuche sur le visage et bandeau porté sur la bouche. Une allure peu rassurante rendue plus suspecte encore par son comportement.

Il s'approchait toujours des écuries, avant de s'immobiliser quand une femme sortit de la masure. Tapi dans l'ombre, il l'observe amener un grand cheval dans un paddock où l'animal s'ébroue, visiblement satisfait du sort qui lui est réservé. Deux filets de vapeur s'échappent de ses naseaux, preuve que l'été a bien du mal à s'imposer après cet hiver enneigé.

La jeune femme s'assoit alors à l'entrée des écuries, dos au bosquet. Le Marcheur reprend sa progression, pour s'approcher à quelques mètres d'elle, encore caché par la verdure.

S'arrêtant quelques secondes, il en profite pour observer en détail la jeune femme, son regard trahissant une émotion. Il serre alors à travers sa cape un objet porté sous elle, ferme les yeux une seconde, et les rouvre, une lumière nouvelle les habitant.

Il quitte alors sa planque et se dirige à pas feutrés vers elle. Sa cape s'entrouvre avec le faible vent, et l'ouverture laisse apparaître le fourreau d'une épée.

Le Marcheur est maintenant deux mètre derrière la Dame...

Petitangelot a écrit:: L'air frais de la matinée était vivifiant. Mélissande profitait de ce moment de calme pour ne penser à rien de plus que ce qu'elle était en très de faire.
La selle dont elle s'occupant avait été laissée sans soin sur un support assez longtemps que pour que queques points de moisissure viennent piqueter le cuir. Mais ces taches de vieillissement s'efface au passage du chiffon graissé. Le cuir luit à nouveau, donnant une nouvelle jeunesse à la selle.

Lorsqu'elle a frotté jusqu'au moindre recoin la selle, Mel se lève de son tabouret improvisé pour aller chercher du baume pour nettoyer les éléments métaliques. Elle contourne le rondin pour prendre le flacon.
Le visage de la jeune femme est serein. Il n'exprime ni tristesse, ni joie mais simplement une tranquilité bienfaitrice. Elle est très concentrée sur ce qu'elle fait et ne semble pas réagir, au vol soudain de certains oiseaux.

Elle se penche pour poigner dans le flacon de baume puis s'apprête à retourner s'assoir sur le rondin lorsqu'elle se crispe d'un coup à la vue d'un inconnu. En un instrant son visage pénible se fronce et se pare d'un regard sombre et sur la défensive. Elle fait de suite un pas en arrière craignant l'objet de la présence de l'inconnu. Par dessous la cape de l'homme, elle aperçoit alors la poignée d'une épée. Sans plus réfléchir, elle se décide à prendre le pas sur ce visiteur indésiré qui s'était approché trop discrètement à son gout. De bien mauvais souvenirs lui reviennent rapidement en mémoire: son enlèvement, l'horreur de la séquestration,... Cette fois elle ne se laissera pas prendre.
Mais elle avait laissée son épée à l'intérieur avec sa besace... En un mouvement rapide, elle plonge alors les mains derrière ses mollets, retirant de ses bottes deux dagues à la lame effilée.
D'un geste sec et net, sans même paraitre faire un effort, elle lance la dague de sa main droite au pied de l'inconnu. Plantée dans le sol à quelques centimètres à peine du pied gauche de celui-ci, le message avait le mérite d'être clair: la jeune femme savait se servir de couteaux et n'apréciait guère se faire surprendre de la sorte.

Qui êtes-vous? Que venez-vous faire ici?

Les muscles de la jeune femme prête à se défendre sont tendus. Elle regarde l'homme, caché derrière sous sa cape et derrière son masque, avec un air interrogateur mais sûr d'elle. Au moindre faux pas, elle lui piquera son autre dague dans la gorge.

Le Marcheur a écrit:: La dague était plantée à moins d'un pied de sa botte, et la poignée balançait encore quand la jeune femme eut fini de prononcer ses avertissements.
Le Marcheur se baissa tranquillement, extirpant la dague du sol. Il la tenait par le manche, mais dans une position peu combative. Toujours accroupi, il posa son regard sur la cavalière.

Mauvaise idée... Vous n'avez maintenant plus qu'une seule arme, et encore la tenez-vous de votre main gauche. Bien piètre défense face à un brigand que je pourrais être.

Sur ces derniers mots il posa la dague sur le rondin où la jeune femme était encore assise il y a un instant.
Suivant le regard de la Dame, il se rendit compte que la poignée de son épée dépassait de sa cape. Voici ce qui l'avait sans doute inquiété outre mesure.

Fort heureusement pour vous, le but de ma présence n'est point de vous délester de votre bourse ou de votre vie. Bien au contraire. Je vous prie simplement d'excuser mes manières si elles vous ont effrayées.

Faisant un pas vers elle il se bloqua quand la cavalière arma son bras, prête à lancer sa seconde arme.

Pour être tout à fait exact, je ne suis ici que pour vous remettre quelquechose, un objet qui vous appartient si je ne m'abuse.

Jusque là il s'efforçait de rendre sa voix plus grave qu'à l'accoutumée, afin de tromper celle qui lui faisait face.

Me permettez-vous d'aller le quérir sous ma cape...? Sans attendre la réponse il glissa sa main sous le vêtement, dans un mouvement lent pour ne pas susciter plus de crainte chez la cavalière.
Cette dernière ne le quittait pas des yeux, mais son regard n'était plus le même.
Gardant sa posture défensive, elle semblait maintenant s'interroger sur ce qui allait apparaître.

Le Marcheur commença à retirer sa main du couvert de tissu, et la ressortie, tenant fermement ce que la demoiselle ne mit qu'une seconde à reconnaître : un masque de bal.

Petitangelot a écrit:: A peine la dague plantée dans le sol, l'homme masqué se penche pour la ramasser. Même si son geste était lent, Mélissande tend son bras gauche prête à lancer la deuxième dague s'il tentait de lui relancer la première.
Aux premiers mots de l'inconnu, la jeune femme sourit ironiquement voulant paraitre sure d'elle et décourager le gailllard de toute initiative malencontreuse.

Peut-être n'ai-je plus qu'un couteau, peut-être le tiens-je de ma main gauche... mais voudriez-vous tester ma rapidité et mon coté ambidextre?
Je ne vous le conseille pas!

Cependant, elle se détend quelque peu lorsqu'il pose le couteau sur le rondin.
Lorsqu'il reprend la parole, le ton de l'inconnu semblait être rassurant et les excuses qu'il formulait laissait présager qu'il était plus courtois que brigand.
Cependant, il valait mieux pour la jeune femme rester prudente. Maints bandits ont développé l'art de la courtoisie pour leurrer leurs victimes.
Ainsi, lorsque l'homme masqué fait un pas en sa direction, elle se crispe à nouveau, préparant son bras pour le lancé.

Immédiatement l'homme semble comprendre qu'il n'était pas encore le temps des embrassade amicales, et ne poursuit pas plus loin son déplacement. Semblant vouloir s'expliquer et se justifier plus amplement, il reprend la parole d'un ton qui intrigue alors la jeune femme.
Lorsqu'il plonge sa main sous sa cape, il aurait fallu que Mel l'en dusuade à nouveau pour ne pas risquer d'essayer toute riposte. Elle arme bien son bras mais de manière bien moins convaincue et menaçante.
En un instant, elle se demande de quel objet cet inconnu pouvait-il bien parlé. L'esprit de la jeune femme était encore bien trop tourmenter des derniers évènements, combats,... que pour faire le tri dans ces souvenirs même proches et tenter de comprendre de quoi il parlait!

Lorsque l'homme sort de sa cape le masque... SON masque... les yeux de Mel s'ouvre en grand! Un instant dégarement l'immobilise et la rend incapable de bouger u de dire quoique ce soit!
Il était tout de même venu! Il lui rapportait le présent qu'elle avait laissé à ce bel homme au masque banc. Elle avait fortement douté que ce moment puisse avoir lieu mais maintenant qu'il était là... elle doutait à présent que cela soit ait été une bonne initiative. Qu'allait-il lui dire? Qu'allait-elle répondre?

Elle était déjà incapable de briser le silence qui semblait prendre place autour d'eux. Quoiqu'il en soit, elle avait passé un moment fantastique la fête de la veille et ne regrettait pas de s'être sentie revivre pour un soir.
Quelques secondes semblent s'être écoulées au rythme d'une éternité mais Mel se reprend en baissant son bras qui tenait toujours son second couteau. Elle range la dague dans sa botte gauche puis brise le silence en s'exprimant d'un ton faussement calme.

Je doutais que vous viendriez jusqu'ici... si ce n'est déjà que ce soit bien à vous que j'ai offert ce masque.

Elle semblait désenchantée et croire que le charme qui avait opéré entre eux ne se soit brisé dès le moment où elle a quitté le bal.
Mais son coeur explosait à nouveau. Elle se moquait bien de son identité tant elle était sure que son âme lui plasait! Elle avait tellement eu besoin de lui la veille qu'elle avait peur maintenant qu'il s'exprime... Les derniers combat qu'elle avait dû mener dernièrement l'avait obligé à vivre sur la défensive, attitude qui était devenue pour elle un réflexe de survie.

Elle reste maintenant immobile face à lui, sans plus aucun signe d'agressivité, mais sereine bien qu'empreinte de doute et de désespoir ne sachant comment réagir.

Le Marcheur a écrit:: Comme il s'en doutait, à la vue du masque l'attitude de la cavalière changea du tout au tout. Mais ce qu'il perçu dans son émotion fut bien supérieur à ce qu'il pensait y trouver. La jeune femme se livrait, faisant tomber les derniers remparts qui menaient à elle, se risquant uniquement à glisser une remarque sur l'identité du Marcheur en exprimant ses doutes.
Protégé par son accoutrement, ce dernier n'était pas encore sorti de son rôle, et il répondit :

Suis-je bien celui à qui vous avez remis ce masque...? Question futile et inutile car la réponse est en vous. Vous avez déjà rangé votre dague alors qu'un homme armé se tient encore devant vous.

C'est ce moment que choisit le Marcheur pour dégager le bandeau qui lui recouvre la bouche. De l'autre main il retire sa capuche et la renvoit doucement sur le haut de son dos, les yeux baissés.

Cette réponse vous a été donnée je l'espère par...

Elloyan a écrit:: ...votre coeur. dit-il en plongeant ses yeux dans les siens.

Elloyan n'avait pas pu se cacher ainsi plus longtemps. Ce qu'il lisait dans le regard de Mélissande ne lui avait donné qu'une envie : cesser le jeu. Le moment trop intense vécu par cette dernière ne pouvait rester sans réponse de sa part.

Cet instant, il l'avait imaginé cent fois depuis la veille, mais jamais de la même manière. Maintenant, devant elle il ne savait quels allaient être ses prochains mots.
Si elle ne faisait pas partie de ses rêves c'est bien car il n'avait pas trouvé le sommeil après l'avoir quittée. Malgré l'incertitude, il avait choisit de laisser son instinct décider de son sort, comme toujours, et était venu.
Le déguisement lui avait permis comme il l'escomptait d'observer les réactions de Mélissande avant de se dévoiler, pour avoir une longueur d'avance sur elle.

Sa stratégie aurait pu fonctionner à merveille s'il n'était lui même pris au piège de la cavalière, de sa cavalière. Le temps dont il a disposé pour préparer sa réponse ne lui fut d'aucun secours.
Ses lèvres étaient closes, et pas un mot ne pouvait sortir de sa bouche.

Il ne faisait qu'attendre les prochaines paroles, les prochains faits et gestes de la demoiselle.

Petitangelot a écrit:: Lorsque l'inconnu répond à sa dernière réplique, Mel sourit intérieurement: elle reconnaissait la verve de son compagnon d'un soir. C'était bien lui. Il était bien là! Mais pour elle ou pour s'enfuir par la suite?
Cependant la remarque la gêne un peu: oui, elle s'était désarmée d'elle-même, n'écoutant que son âme au lieu de garder prudence. Elle se pince la lèvre espérant ne pas avoir eu tort. Il lui faisait maintenant presque regretter de ne pas avoir garder le couteau en main.

L'homme baisse alors étrangement les yeux au sol alors qu'il ote son foulard et baisse sa capuche, prononçant une dernière phrase faisant référence à son coeur de femme... Une fois au grand jour, le visage du marcheur apparait à Mélissande qui ne réalise pas... Le regard de l'homme la fixe maintenant. Elle plonge dans ses yeux sans vraiment réaliser ce qu'il y avait autour, ne sachant même pas encore prononcer son nom bien qu'elle l'ai reconnu. Rien que ce qu'elle peut lire en lui à cet instant lui confirme qu'elle avait eu raison la veille.

Lorsqu'elle se resaisit enfin, elle lui sourit amusée de l'avoir regardé aussi fixement. Puis d'une voix calme mais presque soupirante, elle le dit enfin...

...Elloyan...

... son prénom! Elle sourit encore. Elle connaissait beinsur Elloyan mais n'a jamais eu beaucoup l'occasion de l'aborder. Il était vadrouilleur et aimait parcourir les chemins de la contrée. Elle avait sa vie, lui la sienne: il est normal que certaines gens ne fassent que se saluer.
Et voici maintenant que le destin se joue d'eux et, par l'intermédiaire de travestissement, leurs âmes s'étaient rencontrées et s'étaient découvertes avant que tout apriori puisse souiller leur jugement.
Qu'il lui semblait soudainement très beau! Ces gestes et son expression prenaient maintenant une toute autre allure...
Elle détourne les yeux, trahissant sa gêne et son incapacité à exprimer tout cela. Elle sourit toujours. Nerveusement, elle passe une main dans ses cheveux pour les remettre en arrière. Pensant rester seule toute la journée, elle ne les avait pas attaché.
Maintenant qu'elle quitte ses rêvasseries, elle se rend compte que l'expression d'Elloyan semblait curieuse de sa réaction. Même s'il semblait tout autant déconcerté par la situation qu' elle, il avait l'air plus curieux que touché.
A nouveau, elle doute... Venait-il juste pour profiter du spectacle ou en avait-il eu vraiment l'envie?
Elle s'appuie sur la barrière du paddock tout proche, lui tourne légèrement le dos et jète son regard sur l'étalon broutant l'herbe.

Il est intriguant qu'il ne nous aura fallu qu'une soirée de pailettes et de confettis pour que nous faisions connaissance, alors que nous nous sommes croisé maintes fois en nous regardant à peine! Nous sommes même allés tous deux en Bretagne sans nous voir.

Elle sourit maintenant presque nostalgique comme si elle craignait déjà qu'il lui annonce tout simplement que hier soir n'était qu'un jeu.

Elloyan a écrit:: Voilà ce qu'il advient de deux êtres se connaissant, mais ne sachant rien l'un de l'autre. La soirée de bal, tout comme cet instant n'étaient que découverte, comme deux parfais inconnus se rencontrant.
Pourtant leurs chemins, aux grés de leurs moults détours, s'étaient croisés, mais trop subrepticement pour leur permettre de se lier plus amplement.

Elloyan, toujours silencieux, fut presque soulagé d'entendre Mélissande lui parler. Son nom sortant de ses lèvres fut un moment délicieux, et aucune mauvaise augures ne se laissait présager dans le ton de sa voix.

Quand elle reprit la parole, ses mots ne faisaient qu'exprimer une pensée qu'ils avaient en commun, mais sans dévoiler plus de sentiments.
Le jeune femme s'était détournée, les éloignant l'un de l'autre. Il craignit soudainement une réaction de rejet chez elle, mais discerna quelque chose de différent.
Peut-être n'était-ce qu'une façon pour la jeune femme de montrer à Elloyan que c'était à lui de prendre les choses en main, après qu'elle ait tant oeuvré pour que cette rencontre ait lieu.

Elle l'avait envouté en quelques secondes au bal, lui avait dévoilé son visage et suffisamment d'éléments pour qu'il la retrouve, l'avait attendu lui promettant tant et tant. Et à présent il était là, devant elle, et n'avait peut-être plus qu'à la rassurer.

Prenant son courage à deux mains, ne sachant pas encore si son choix était le bon, il s'avanca dans son dos, prononçant doucement :

Si vous le permettez, mettons de côté ce passé pour profiter du jour présent. Une période sombre s'achève, et les cicatrices sont déjà bien trop nombreuses en nous. Cette guerre... il s'interrompit un moment, déçu de ne pas avoir pu évité ce mot, ne nous laissera pas indemne.
Aujourd'hui je veux me guérir de tout ceci, et bien que mes mots se libèrent sans mon consentement, je ne veux point le faire seul.

Il était maintenant à moins d'un mètre d'elle, qui lui tournait encore le dos. Il était suspendu à ses lèvres, et attendait sa réaction.

Petitangelot a écrit:: Avant que Mélissande ne paise tout le poids des mots prononcés par Elloyan, elle l'entend et le sent se rapprocher. Elle avait beau regarder devant elle, vers son cheval, toute son attention était dirigée vers le jeune homme. Chaque crissement de cailloux sous ses pieds, lui infligeait un excitant plaisir. Mais il s'arrête avant de la toucher. Elle brulait de se retourner pour plonger dans ses yeux et tenter de décripter tout ce qu'il ressentait.

Puis ses mots... "Profiter du jour présent" c'était là le seul moyen de se redresser et de continuer à vivre. "Des cicatrices", elle en avait déjà beaucoup et voulait oublier de les regarder mais elles lui rappelaient à chaque instant de rester prudente pour se protéger. "Je veux me guérir de tout ceci": elle avait déjà tant essayé également... elle en était arrivé à la conclusion: elle ne pouvait pas y arriver seule! Mais il avait utilisé un autre mot, il ne "voulait" pas le faire seul. Cette nuance anime à nouveau le doute dans l'esprit de Mel. Peut-être son état de sensibilité accentuait-il son interprétation de tout cela, mais elle redoute que ce soit un choix pleinement mesuré de sa part et qu'il ne décide de la remplacer facilement dès qu'il croiserait nouvelle inconnue au cours d'un de ses voyages.

Elle n'en pouvait plus! Comment profiter du moment présent si tant d'hésitations entourent chaque moment vécu. La jeune femme attendait simplement la réponse qui ferait tomber ses dernières barrières... ou les ferait se refermer le rêve étant évanoui.
Elle laisse en fait à peine quelques secondes de non réaction après le dernier mot d'Elloyan avant de se décider. Ses doigts se crispent sur la barrière contre laquelle elle se tient. Elle voulait savoir, elle voulait lui dire...
Elle se retourne enfin, doucement, les yeux baissés. Ce n'est qu'une fois de nouveau face à lui, qu'elle les relève.
Le régard de la cavalière le fixe. D'une voix sincère elle dit:

Il semblerait que nous souffrions d'un semblable maux... mais je ne cherche pas à tout prix à me soigner. Cette découverte était une vraie surprise.

Elle se tait à nouveau comprenant que ses mots pouvaient avoir un double sens. En un instant, son regard s'effraie qu'il ne tourne les talons de suite pensant comprendre qu'elle ne voulait pas de lui. Sans laisser plus de temps à Elloyan pour réagir, elle reprend pour s'expliquer. Un petite larme perlant au bord de ses yeux accompagne sa voix sincère.

Je n'ai guère plus que moi à offrir... mes plaisirs et mes moments de bonheur tout comme mes chagrins et mes erreurs. Sans pleurer sa voix devient presque suppliante. Si, comme je l'espère de toute mon coeur, ce que nous avons vécu hier était inattendu et sincère, il ne tient qu'à quelques mots de vous pour que je vous offre mon âme.
Si par contre... Elle détourne le regard, gênée rien que de penser à cette deuxième éventualité. ... la soirée d'hier était pour vous un bon moment simplement partagé en ma compagnie, je vous demanderai de me l'avouer et de ne pas tenter de me méprendre plus.

Elle se rend compte maintenant de la manière dont elle venait de se livrer. Elle n'en revenait pas d'être à la fois si franche et si fragile. Elle tremble presque maintenant d'attendre sa réplique. Les yeux détournés, elle guête cependant le moindre de ses mouvements.
Elle voulait savoir mais elle mourait d'envie de s'enfuir en courant. La fuite était une défence qui pourrait si facilement la mettre hors d'atteinte.

Elloyan a écrit:: Ces deux êtres ne pouvaient que se comprendre, car leurs coeurs avaient souffert des mêmes maux. Quelques soient les blessures, physiques ou spirituelles, elles les avaient façonnés tous deux. Chacun avait appris à craindre le destin, et leurs attitudes défensives les rapprochaient paradoxalement.

Mais comme lors du bal, toutes leurs défenses s'étaient effondrées, et ils se livraient l'un à l'autre, sans tenir compte des leçons tirées du passé. Ils exprimaient leurs sentiments profonds, parlant à coeur ouvert, au risque de tout perdre.

Mélissande se tourne vers lui et une larme apparaît au coin de son oeil. Elle lui offre son âme, mais doute encore de la réciprocité de ses sentiments.

Que dire...? Bien entendu ce qu'Elloyan avait vécu lors du bal et ce matin était sincère. Le jeu s'était transformé de suite et n'avait que peu duré. Bien qu'il ait gardé son masque, en réalité il était déjà tombé quand il l'avait rattrapée alors qu'elle quittait la place publique.
Ses mots sortaient du plus profond de lui, comme maintenant, comme toujours. Si la franchise est une qualité, elle a le défaut de ne pouvoir vous sortir de certaines situations. La vérité n'est pas toujours bonne à dire...

Il absorba les derniers propos de la belle, et plusieurs battements de coeur s'écoulèrent avant qu'il ne les perçoivent dans leur entier.

Un oui, et ils seraient liés. Un non et leur chemins n'auraient fait que se croiser une fois de plus.

Sachez que tous les mots que je vous ai glissé étaient vrais, sincères. Jamais je ne me permettrais de jouer avec ça.

Mais... il baissa le regard, honteux de ce qui allait suivre. Je ne sais si je suis homme pour vous. Quand bien même vous donnerais -je mon coeur et mon âme, demain j'aurais déjà quitté ces terres pour d'autres contrées.
Ma vie n'est faire que de tours et détours, même si Argonne est mon hâvre. Je vis en solitaire depuis tant d'années, et... mon coeur a été brûlé d'avoir trop battu pour une seule.
J'agis comme celui qui n'a rien à perdre, et cela était vrai jusqu'à ce jour. Avant de vous découvrir...

Je ne peux rien vous promettre ma belle, si ce n'est sincérité blessante...

Petitangelot a écrit:

La franchise des derniers mots de Mélissande avaient eu le mérite d'être clair et sans équivoque. mais l'approche l'était peut-être n peu trop: Elloyan semble hésiter un instant. Le blanc qu'il laisse est insoutenable pour la jeune femme qui ne résiste pas à relever les yeux et à le regarder à nouveau.
Lorsqu'enfin il entre-ouvre les lèvres pour parler, elle squisse un mouvement vers lui tellement attirée vers ces lèvres. Elle se retient et s'immobilise après ce soubresaut: ce n'était pas le moment, il fallait qu'il s'exprime. Elle sourit de sa réaction légère.

Elloyan a écrit:: Sachez que tous les mots que je vous ai glissé étaient vrais, sincères. Jamais je ne me permettrais de jouer avec ça.

Le sourire de la jeune femme se renforce. Même si elle pensait l'avoir compris, il effaçait maintenant tout risque de mal entendu.
Cependant c'est au tour d'Elloyan de baisser à présent les yeux, prêt à livrer le fin fond de ses tourments. Ce qu'il lui avoue fait battre le coeur de Mélissande à outrance. Au lieu d'être blessée par ses paroles comme il semblait le craindre, la jeune femme était aux anges. Elle réagit de suite, glisse doucement la main sur sa joue relevant le visage d'Elloyan pour rejoindre son regard. La larme qui perlait encore tout à l'heure au bord des yeux avait disparu et laissat maintenant la place à un sourire tendre et confiant. D'une voix douce mais affirmée, penchant légèrement la tête en admirant chaque détail expressif de son visage, elle dit:

Mais je ne vous demande aucun effort. Comment et à quel titre pourrai-je vous demander de changer? Quant bien même je nourrirais cet espoir, il ne serait qu'à mon désavantage puisse que c'est vous tel que vous êtes maintenant qui me plaisez... que je désire.
Non! Si ces vagabondages et ces voyages vous donnent cette force, je ne peux et ne veux vous en priver. Chacun de vos départ ne seront pas tristesse pour moi si je sais que vous reviendrez bientot. Peut-être même partagerons certains de ces vagabondages pour retrouver cette sérénité que j'ai perdu depuis longtemps... Les coeurs doivente être libres et légers pour pouvoir aimer.

Elloyan a écrit:: ...mon coeur a été brûlé d'avoir trop battu pour une seule.

Cette dernière phrase revient alors à l'esprit de Mel. Elle ne savait comment interprêter cela. "Pour une seule"... ainsi était-il emprunt au doute à cause d'une autre femme!? de laquelle peut-être n'avait-il pas encore pu se détacher!? Elle ne savait qui cette femme pouvait être, ni pourquoi leur histoire n'avait pas ou plus été possible. Le passé est fait, mais une chose était sure pour Mel, elle ne saurait partager! Elle avait un coeur passionné et se donnerait trop sans compter, que pour souffrir de partager tel amour. Maintenant assurée des sentiments d'Elloyan, la fierté de la jeune femme s'éveille à nouveau.
Elle laisse glisser sa main de la joue et la pose sur la poitrine d'Elloyan, juste sur le coeur. D'un ton sûr mais toujours attendrissant, elle reprend:

Je ne sais si cette "seule" mérite plus que moi votre coeur,... mais plusieures (sous entendu en même temps) ne pourront soigner nos blessures et nous faire redécouvrir la signification du bonheur.
Ce n'est qu'en écoutant votre coeur que vous pourrez trouver la voie...

Malgré ce qu'elle venait juste de dire, elle lui demandait tout de même quelque chose: choisir! Choisir de garder sa vie seule ou avec cette autre femme... ou la choisir, elle. Mélissande était incapable de faire les choses à moitié. Elle voulait pouvoir se livrer sans retenue et sans craindre retour cinglant.

Elloyan a écrit:: Craignant plus que tout la réaction de Mélissande à l'expression de ses peurs, Elloyan fut touché une fois de plus par la jeune femme. Quand il sentit la main de la belle cavalière frôler sa joue, c'est un frisson qui parcouru tout son corps. Le Rôdeur était peu habitué à ce genre d'intimités, et il fond sous les doigts de sa compagne.

Mais elle fit plus que le séduire, elle lui proposait de ne pas remettre en cause son mode de vie, sa solitude et son goût de nomade. Et il pouvait voir en elle ce qu'il avait perdu espoir de trouver : un compagnon de route, avec qui tout partager, ou presque.

Mélissande descend leurs mains entrelaçées jusque sur la poitrine du jeune homme, et balaye ses derniers doutes.
Il ne pouvait écarter ses yeux des siens. Plongé en elle il fit un point sur le chemin parcouru depuis sa majorité. La solitude, l'engagement comme homme d'arme, chercher une voie, trouver l'amour, devoir l'abandonner après que l'espoir ait renaît tant de fois avant de disparaître définitivement, et chercher, encore et toujours...
Elle lui offrait de quoi oublier toutes les douleurs passées et cultiver un avenir sereint, sans le contraindre à quoi que ce soit.
Sa décision était prise depuis quelques temps, mais il n'avait osé l'annoncer. Le temps était venu...

De ses deux mains, il prend celles de Mélissande, le regard sûr. Les mots n'ont jamais été son fort, aussi décide-t-il d'exclure ce moyen de communication du moment. Lentement il attire Mélissande jusqu'à lui, jusqu'à ce que leurs deux corps se touchent, partageant leurs chaleurs à travers les vêtements.
Les battements du coeur de la cavalière répondent aux siens, et s'affolent, partant dans un galop fou.

Serrant les mains de la belle, il approche ses lèvres des siennes...

Petitangelot a écrit:: Mélissande regardait Elloyan avec un sourire attendri et timide à la fois. Elle attendait la dernière réponse qui serait délivrance. Quel choix ferait-il?
L'homme à l'âme vagabonde ne dit rien de suite, semble ne plus réfléchir et se contente de la regarder. Elle en fondrait sur place si elle n'avait pas l'orgueil de tenir bon.
Puis le visage d'Elloyan se détend complètement. Plus besoin de plus d'explication... Son regard se fait plus pénétrant... désireux. Mel sent son coeur s'emballer alors qu'il lui prend les mains et l'attire vers lui. Elle ne résiste pas, elle n'attend plus que cela. Lorsqu'elle est tout contre lui, elle profite du contact, en frissonne,... En se rapprochant, elle avait baisser les yeux sur sa poitrine, impressionnée et prisonnière de la manœuvre.
Elle sent les mains du nouvel aimé serrer les siennes d'autant plus fort. Relevant les yeux, elle s'aperçoit qu'il est là, tout près d'elle, son visage à quelques centimètres du sien. Tremblante, l'attraction est trop forte. Mais le moment est tellement délicat qu'ils semblent tout deux avoir peur d'aller trop vite. Leurs lèvres se rapprochent inexorablement mais lentement... lorsqu'elles finissent enfin par se toucher, la pression est au début très légère, les deux peaux se découvrant.
Ces premiers moments de révélation passés, se laissant envahir par la passion, le baiser devient intense. Mélissande se sert tellement contre Elloyan que l'on aurait les comparer à un lierre enlassant un arbre.
Elle lache ses mains est les monte à nouveau sur son visage. La première se loge dans le creux du cou du jeune homme, la seconde plonge dans es cheveux. La jeune femme n'est qu'un profond soupire, perdue dans ce baiser.

Elloyan a écrit:: L'espace d'un instant le temps s'arrête. Il n'y a plus ni passé ni futur, effacés par le présent. Deux âmes se rencontrent, se lient par l'intermédiaire de ces corps si proches. Ils oublient tout, l'univers n'est plus constitué que par l'autre.

Elloyan enserre sa belle, partageant avec ardeur ce premier moment d'intimité. Ses yeux sont clos et déjà ses mains découvrent encore timidement la taille de Mélissande.
Il sent soudain une chaleur remplir toute une partie de son coeur, qu'il n'avait jamais ressentie jusqu'alors. Il y lisait la possibilité d'un amour réciproque, sincère et surtout, sans aucun obstacle. La perspective d'une vie simple et heureuse.

Enfin leurs lèvres se séparent, et leurs yeux s'entrouvrent. Ils partagent un sourire complice comme s'ils s'étaient connus depuis toujours. Leurs corps restent immobiles, se refusant à connaître une autre sensation que celle présente eu eux à ce moment.

Mélissande, je t'offre mon coeur.

Il s'exprimait d'une voix douce mais qui ne cillait point. Il n'aurait su trouver les mots pour traduire ses sentiments, et se contenta de ceux-ci.
C'est alors qu'il reprit conscience du monde qui les entourait, et qui devait déjà les séparer.

Je n'ai rien d'autre que je puis céder. A mon grand regret... il s'interrompit un instant, je me dois de prendre la route dès que possible. Mais sache que rien, et surtout pas la distance entre nous, ne peut remettre en cause ce baiser.

Sans la quitter des yeux, lui tenant à présent les mains, il recula légèrement son corps de l'étreinte de la cavalière. Un sourire sur les lèvres, il s'éloigna encore, prêt à se dégager entièrement.

Petitangelot a écrit:

Déjà attisée par l'émotion du baiser, Mélissande est envahie d'une chaleur bienfaisante lorsqu'Elloyan l'entoure de ses bras. Les mains du rodeur sur sa taille la font vibrer. Elle ne peut s'empêcher de cambrer les reins profitant de l'étreinte. A ce moment précis, elle ne pense plus à rien, elle se donne.

Lorsqu'enfin leurs lèvres se séparent, les yeux de Mel ne s'ouvrent que pour vérifier que cela n'est pas un rêve, qu'Elloyan est bien là en fasse d'elle, tout contre elle. Le sourire qu'ils partagent est le reflet de leur état de bonheur.

Quand Elloyan brise leur silence, pour les oreilles de la jeune femme, c'est un chant envoutant qui s'échappe de sa bouche:

Elloyan a écrit:: Mélissande, je t'offre mon coeur.

Elle a des étoiles plein les yeux et ne trouve aucun mot aussi puissant pour lui répondre. Elle le regarde tout simplement dans les yeux, un sourire enchanté aux lèvres, lui laissant la liberté de lire en ce regard la réciprocité de ce don.
Puis il lui explique qu'il doit déjà reprendre la route. L'idée de la séparation à l'aube de leur amour aurait naturellement pu peser lourd sur le coeur de Mélissande et l'attrister de ne pas en profiter plus. Mais il n'en est rien. Ses mots de tout à l'heure suivaient exactement ce qu'elle ressentait. Elle sait qu'il doit partir, qu'il ne restera jamais en place. Elle l'aime comme cela. Elle lui sourit de manière réconfortante.

Pourquoi parler de regret en ce moment si fabuleux!? Tu dois prendre la route, alors pars.
Je ne peux te suivre cette fois, on m'attend à la commanderie des Dames Blanches. Je garderai en moi les sensations de ce baiser jusqu'à ce que je puisse te sentir à nouveau.

Elle laisse Elloyan quitter lentement l'étreinte amoureuse mais lui carresse à nouveau la joue au fur et à mesure qu'il s'éloigne. Lorsqu'enfin, leurs deux poitrines ne se touchent plus, Mélissande prend la main d'Elloyan en entrelaçant leurs doigts et l'entraine derrière elle à pas lents vers le chemin qui quitte le domaine des écuries. En silence elle avance ne pouvant s'empêcher de sourire et de caresser du pouce la main de son doux rodeur. Arrivés au sentier rejoignant le village, elle ne dit toujours rien et ne se risque pas à une seconde étreinte dont elle n'était plus sure de rester maître. Elle se contente de lever jusqu'à sa joue la main d'Elloyan qu'elle tenait puis en embrasse tendrement le dos avant de reculer doucement, laissant les bras se tendre jusqu'à ce que les doigts ne puissent plus se retenir.
Puis d'une voix douce, amoureuse:

Va, mon tendre oiseau voyageur!

Elloyan a écrit:: Il avait craint de susciter la peine chez elle à l'annonce de son départ. Mais la réponse de Mélisande le rassura au plus haut point. Elle prouvait que ses dires étaient exactes, chacun d'entre eux pouvant rester libre.
Jamais il n'aurait cru cela possible, pour lui l'amour venait forcément en opposition avec trop d'autres choses, raison pour laquelle il s'était souvent refusé à aimer.

Sans chercher il avait trouvé celle qui ferait de lui un homme heureux, il en était convaincu. Le bonheur tient parfois à peu de choses, et aujourd'hui il était en train de lui sourire.
A mesure qu'il la découvrait il se rendait compte de la force de cette jeune femme, semblable à lui sur beaucoup de points.

Leurs mains liées, elle le tire sur le chemin menant au village. Partir était son devoir, et même s'il regrette de devoir la quitter si prestement, il reste confiant. Confiant en l'avenir, confiant en elle. Tous deux semblent vivre sereinement cette première séparation.
Leurs mains se délient, et Mélissande lui glisse un dernier mot. Il marche à reculons un instant, ne pouvant la quitter des yeux.

Je serai de retour dans moins d'une semaine, je ne perdrai pas une seconde en route. Il me tarde déjà de...

Ne pouvant terminer sa phrase, il se détourne et arpente le chemin vers le village.
Déjà équipé pour son départ, il n'a plus qu'à passer à la mairie pour prendre en charge le mandat. En haut du chemin il jette un dernier regard en arrière et voit la silhouette de sa cavalière se détachant dans le pré. Il lui adresse un geste de la main, avant de disparaître derrière les premières chaumières.

Petitangelot a écrit:: Se mordillant le coin de la lèvre inférieure, Mélissande regarde Elloyan qui marcher à reculons, avec un air amusé.
Elle acquiesse d'un petit signe de la tête aux derniers mot du jeune homme. Puis il se retourne et rejoins le village. Elle reste là à la regarder s'éloigner, souriante. Elle l'aimait déjà tant, son beau voyageur. Même s'il ne sera pas toujours à coté d'elle, elle ne sera plus jamais seule. Même au loin, il pensera à elle, elle pensera à lui.
Lorsqu'il la regarde une dernière fois, elle lui répond le même geste de la main. Une fois Elloyan disparu, une fois seule, elle sourit tellement largement que son visage n'était plus qu'un soleil.

Ouiiiiiiii!

Explosant d'excitation, en une battue elle se met à courir dans le prés et appèle son cheval.

Arès!

L'étalon redresse la tête de suite et se lance au galop répondant à l'appel. La jeune femme et le cheval se rencontre alors qu'ils étaient tous deux en pleine course. Une fois à la hauteur de l'épaule de l''animal, Mélissande pivote sur un pied, attrape le début de la crinière et lance sa jambe pour monter à cru. Arès ne fait pas un écart. La jeune femme, une fois sur son dos, d'un mouvement de bassin, lui demande de faire demi-tour. Serrant les jambes elle le lance au grand galop à travers la prairie.
Le vent fouettant son visage, elle avait l'impression de voler autant emportée par la course de son cheval que par la légereté de son coeur.
Arrivés au bout de la prairie, l'élan était tel que l'équipage bondit au dessus de la barrière pour poursuivre sa course dans les campagnes voisines.

Vas-y mon beau! Couuuuuurs!

Le cheval, les naseaux grand ouverts, l'encolure tendue, mettait tout son énergie pour emportée sa cavalière. Mel avait soif de crier au monde son espoir retrouvé, son coeur réveillé,...

Petitangelot a écrit:: Ce n'est qu'enfin de soirée que Mélissande revient avec Arès aux écuries. Ils avaient galopé longuement à travers champs et chemins pour s'arrêter dans une clairière et profiter d'un moment de calme, le cheval broutant quelques herbacées et la jeune femme couchée regardant le ciel en rêvant gaiement.

Une fois dans les écuries, Mel range le matériel qu'elle entretenait avant cette splendide surprise de l'après-midi. La selle qu'elle graissait avant qu'Elloyan ne se présente était restée là tout le temps de leur conversation et de l'escapade équestre qui avait suivi.
Mel bouchonne (frotte avec une poignée de paille) ensuite le dos de l'étalon pour le sècher un maximum avant de le remettre en prairie. Puis elle distribue un peu de foin à tous les chevaux dont elle avait la charge, fait un tour des installations pour vérifier que tout était rangé avant de quitter le domaine et de rejoindre le village.

Elle marchait gaiement, le coeur léger, un peu fatiguée mais heureuse. La soirée et la nuit promettait d'être excellentes.

Petitangelot a écrit:: Cela faisait maintenant quelques jours qu'Elloyan était parti. A la surprise de Mel, elle avait reçu une lettre venant de lui. Rien que le fait qu'il n'ait pu s'empêcher de lui envoyer ce message, l'émeuvait. Lui qui était si libre et si indépendant, voyageant à travers les chemins de Champagne, le voici maintenant qui ne peux s'empêcher d'être impatient de rentrer à Argonne.
Evidemment, le contenu de la lettre avait tout autant touché la jeune femme. Elle avait également tellement hâte qu'il revienne, qu'elle puisse le serrer à nouveau dans ses bras.
Après avoir lu les derniers mots et admiré la signature, elle serre le morceau de papier contre sa poitrine ne pouvant s'empêcher de sourire. Puis son âme sursaute de se rendre compte... et si à cause d'elle, il perdait le goût de voyager, loin et sans contraintes!? Quoiqu'il en dise et même s'il en avait fait le choix, il en souffrirait et elle s'en voudrait énormément.
Elle se rend compte que penser à cela si tot depuis le début de leur idylle était peut-être plus orgueilleux que probable. Mais envisager cela lui permettrait de faire tout son possible pour l'éviter. En relisant la lettre quelques fois encore, ses idées sombres la quitte rapidement pour laisser à nouveau la place à une gaité sans pareille et impatiente de revoir son amour...
Ne sachant rester en place, elle se décide en moitié de matinée de retourner aux écuries pour s'occuper. Elle savait qu'il était sur le chemin du retour mais ne connaissait pas précisément l'heure...

Marchant gaiement, elle rejoind donc les écuries ù les chevaux l'accueille en hénissant ou en tapant du pied, son arrivée coincidant également avec la distribution du foin. La jeune femme va donc chercher la grande brouette à foin, la charge dans la grange puis parcourt l'allée s'arrêtant devant chaque box occupé par un cheval. Au fur et à mesure qu'elle les servait, il se faisait de plus en plus calme, les cris et hénissement étant remplacer par des bruit de mastication.
Une fois les chevaux restés à l'intérieur nourris, la jeune femme se dirige une nouvelle fois vers la grange pour remplir la brouette puis se dirige vers les prés et paddock pour nourrir les chevaux qui étaient restés à l'extérieur toute la nuit.

Mélissande était habillée d'un pantalon de cuir marron, de bottes en cuir noires montant jusqu'en dessous des genoux, d'une chemisette blanche lui gainant la poitrine, d'une chemise en lin blanche plus lache coincée dans la ceinture de son pantalon et dont les quelques premiers boutons étaient défaits laissant entrapercevoir son décolleté.
D'avoir véhiculer autant de fourrage, quelques brins de foin étaient coincés dans la tresse de ses cheveux.

Elloyan a écrit:: [Lundi...]

Elloyan marchait dans la forêt d'Argonne, dans la partie qui s'étend presque jusqu'à Reims. Chargé par nombre de marchandises, il n'avait pu emprunter les sentiers tortueux dont il avait connaissance, et marchait donc sur la route. Celle-ci était beaucoup moins sûre, mais par chance, aucun brigand n'avait osé pointer son nez.

Les arbres poussant de part et d'autre de la route se rencontraient au dessus d'elle, empêchant les rayons de soleil d'atteindre le sol. Puis une auréole claire apparut au bout de la route, à la lisière de la forêt.
Hatant le pas, Elloyan commençait à voir la vallée d'Argonne se détacher. Le trajet depuis Reims ne l'avait pas fatigué, d'autant qu'il avait eu la joie de rencontrer là bas des amis de longue date.

Le village se découvrait de plus en plus vite, et immédiatement il chercha des yeux les écuries. Pour l'instant elles étaient trop loin de lui pour qu'il puisse y déceler la présence de sa cavalière.
Traversant le village, sans même faire halte à la mairie ou sur la place du village, il avançait à vive allure, un large sourire sur le visage.

Sans ralentir, il s'engagea sur le chemin descendant aux écuries, quand soudain il l'aperçu. Durant ses trois jours d'absence il n'avait cessé de penser à elle et au doux baiser qu'elle lui avait offert. Sa respiration se faisait plus profonde, mais il sentait tout de même son coeur battre la chamade dans sa poitrine.
Mélissande était contre une barrière, nourrrissant ses chevaux. De dos, elle ne l'avait pas encore vu arriver.

A quelques mètres d'elle il laissa tomber au sol les sacs qu'il portait, contenant des miches de pain et son léger ballot de voyage. Il défit son ceinturon et son épée, qui heurta la terre dans un bruit de métal. Il n'était plus qu'à cinq mètres d'elle.

Petitangelot a écrit:: Alors qu'elle passait les bras par au dessus de la cloture pour donner la dernière brassée de foin. S'appliquant dans sa tâche, appuièe contre les montants en bois, elle ne s'aperçoit pas du tout que quelqu'un arrivait. Mais lorsque les sacs d'Ellyan touchent le sol, le bruit sourd lui fait tendre l'oreille. mais cela n'a pas été assez net que pour qu'elle puisse en deviner la provenance et la direction. Elle redresse la tête, la tourne un peu pour entendre éventuellement une répétition du bruit... mais elle ne s'est pas assez retournée que pour voir Elloyan. C'est alors que le jeune homme laisse tomber son épée. Le bruit sec du métal sur le sol surprant mélissande qui se retourne d'un coup. Mais rapidement, son visage surpris s'illumine en découvrant son doux voyageur. Il n'est qu'à quelques mètres d'elle...
Elle quitte la barrière et s'approche de lui en marchant tout d'abord lentement puis à pas plus rapide, impatiente de le retrouvée, avant de ralentir à nouveau pour s'immobiliser juste devant lu à quelques centimètres de lui. Elle ne le touche pas encore, elle lui sourit. les bras le long de son corps, elle ferme les yeux en approchant son visage du cou et de la joue d'Elloyan. Elle ne le touche pas mais semble prendre une grande inspiration, humant le parfum de sa peau... comme elle l'avait déjà fait au bal de leur découverte. Ces quelques secondes, le sentant si proche mais ne le touchant pas encore excite ses sens... Puis elle ouvre doucement les yeux pour les plonger dans ceux d'Elloyan. Le sourire qu'ils arborent tous deux, les étoiles qu'elle aperçoit dans son regard,... elle ne tient plus et d'un coup enlace le coup de son amour, serrant son corps contre le sien. Elle l'embrasse sans retenue, le coeur explosant dans sa poitrine.

Elloyan a écrit:: Alors qu'il n'avait qu'une hate, la serrer contre lui, elle s'arrête et durant quelques secondes se contente de sa présence. Quand elle ouvre les yeux, n'y tenant plus, ils se jettent dans les bras l'un de l'autre.
Le second baiser qu'ils s'échangent est plus intense encore que le premier. En effet, Elloyan s'était absenté juste après leur première embrassade, et pendant trois jours les amants n'avaient eu d'autre idée en tête que de réitérer leur geste d'affection.

Laissant sa main droite courir dans les cheveux de la belle, il en sortit quelques brins de paille, tandis que son autre main caressait la taille de Mélissande, l'attirant contre lui.
Détachant ses lèvres, les yeux mi-clos, il prononça :

Méli... J'ai deux nouvelles à t'apporter. La mauvaise est que je dois repartir de suite pour Varennes. Il s'en voulait d'annoncer cela de but en blanc, leurs moments d'intimité ayant été toujours interrompus par son devoir. Mais arborant un plus large sourire, il continua :

La seconde est plutôt une proposition... Si tu l'acceptes, nous pourrions faire ce voyage ensemble... à la découverte de nous.
Il n'espérait qu'une réponse affirmative de sa cavalière. Malgré ses aspirations et son envie de partir sur les routes, la quitter mettrait son coeur en peine.
Il la regardait anxieusement, guettant la moindre de ses réactions.

Petitangelot a écrit:: Partageant ce baiser fougueux, Mélissande aurait fondu sur place si elle avait été cire devant ce feu. Elloyan la serrait tout contre lui, on aurait dit cependant que Mélissande tentait de se rapprocher encore et encore de lui.
Puis le jeune homme recule légèrement la tête laissant les lèvres de Mélissande orphelines pour un instant.
Il parle alors d'un ton soupirant, semblant se forcer à parler alors que sa bouche souhaite toute autre tâche dans l'instant. Carressant les cheveux de son homme revenu, elle écoute ses mots sans quitter un sourire enchanté.
Alors qu'il lui annonce un nouveau départ, avant même qu'il n'ait commencer les phrases suivantes, elle était déjà toute décidée à le suivre. Lorsqu'il l'invite alors à partagre ce voyage, son coeur fait un nouveau bon. Ils allaient donc se découvrir le long des routes de Champagne, libres d'aller où ils veulent.
En un instant, avant de répondre, elle prend appui sur les épaules d'Elloy, prend une petite battue puis lance ses jambes autour de lui pour enlacer sa taille. La voici maintenant dans les bras du jeune homme, telle un écureil autour d'un jeune arbre. Elle lui sourit, puis en rapprochant à nouveau ses lèvres des siennes, elle murmure:

Où allons-nous nous perdre? Je m'en moque tant que je suis ton coeur...

Elloyan a écrit:: Eloyan fut tout étonné de se retrouver porteur d'un étrange colis! Quelles manières pour une jeune damoiselle, se dit-il! Mais le principal était qu'elle acceptait de partir, au gré du vent. Ainsi ils allaient profiter pleinement d'une virée de quelques jours pour se découvrir, et apprendre à s'aimer.

Pour toute réponse à sa question il ne lui donna tout d'abord qu'un long baiser, toujours sous l'emprise de son regard.

Nous allons dans une contrée lointaine et dangereuse, où peu de courageux aventuriers osent encore se rendre. Une place sombre, où la nuit est un soulagement, car elle cache à nos yeux la tristesse du monde qui nous entoure.
D'aucuns ne prononcent pas le nom de ce lieu, de peur d'attirer sur eux le mauvais oeil... et les autres l'appellent... Varennes!

J'ai du bois à porter à Nicephore, leur maire, et en passant, nous irons saluer Lyris à Reims.
Et si le coeur nous en dit, nous rallongerons quelque peu le périple, pour... t'enlever toute cette paille des cheveux!

La tenant par les hanches, il se dirigea vers la masure.

Tes affaires sont-elles prêtes, avons-nous un peu de temps pour nous...?

Petitangelot a écrit:: Mélissande sourit de l'étonnement d'Elloyan lorsqu'elle l'enlace de ses jambes. Certes elle connaissait les bonnes manières de la vie en société: vêtue d'une robe, au village ou chez un hôte elle se serait tout autrement retenue... Mais dans son domaine, habillée de sa tenue de cavalière, elle était beaucoup plus libérée de ces contraintes de convenance et laissait libre cours à sa spontanéité.
Le long baisé qu'il lui offre en réponse la rassure que cette spontanéité n'était pas pour déplaire au beau voyageur.

Alors qu'elle est toujours juchée dans ses bras, il lui explique ensuite leur destination. Mais il prend soin des mots et présente cela comme l'introduction à un conte de chevalerie. Elle lui sourit d'aise en ne le quittant pas des yeux. Il aurait utilisé des mots d'amour qu'elle n'en aurait pas plus frissonné.
Elle était prête à le suivre où il le voulait. Elle ne connaissait presque pas Varennes mais le fait de revoir certains amis tels que Lyris à Reims lu plaisait également.

Lorsqu'il lui parle des brins de paille qui parsemait ses cheveux, elle rigole en levant les yeux pour essayer de voir la mèche de cheveux qui passait près de son front et y localiser les fanes qui la paraient.

Elloyan se déplace alors vers la masure. L'allusion qu'il venait de faire trouble la jeune femme au plus haut point. Ce trouble était tout aussi embalé que rétissant. Elle frissonait à l'idée de le découvrir jusque dans sa chair mais elle ne peut s'empêcher de repenser un bref instant à son mariage. A peine avait-elle été défleurée, à peine avaient-ils consommé ce mariage une fois, qu'elle s'était retrouvée seule... Certes, le moment avait été magique mais les bienfaits très rapidement estompés laissant place à une solitude prenante, à une fragilité blessante. Ce moment était si lointain qu'elle avait l'impression de devoir redécouvrir complètement ces sensations, tout en gardant un soupçon de doute.

Elle ne dit rien et laisse Elloyan l'emportée jusqu'à l'intérieur. Elle voulait qu'il continue de la séduire. Malgré ses inquiétudes, son corps de femme réclamait cette langueur voluptueuse.
Elle le regarde maintenant avec un regard presque suppliant, le suppliant de ne pas la laisser seule ensuite, mais le suppliant de la faire rêver. Elle était partagée par ses émotions contradictoires mais n'était plus en état de se défendre. A nouveau elle se donne choisissant ce moment de délice...

Elloyan a écrit:: L'attitude de Mélissande venait de changer quand il eut fini de lui poser sa dernière question. Elle ne souriait plus, prenant un air grave presque sollennelle. Elloyan se rendit alors compte de l'ambiguïté de sa proposition, qui pouvait être interprétée bien différemment de ce qu'il souhaitait.
Géné d'avoir abordé sans le vouloir un sujet sensible, il continua toutefois à sourire à sa belle, pressé de corriger son erreur.

Une fois dans la masure, il souleva Mélissande et la déposa sur le sol délicatement. Lui offrant un nouveau baiser, il lui glissa :

Va donc chercher ce dont tu as besoin, normalement nous en avons pour quatre jours seulement, mais qui sait...

Il employait un ton rassurant, d'une voix grave et douce. Affichant un sourire franc, il ne voulait en aucun cas précipiter les choses. Leur rencontre avait été un véritable coup de foudre, un moment inoubliable, mais Méli devait être bien plus que cela pour lui. Il comptait énormément sur cette relation, et préférait prendre tout son temps. Il en savait si peu sur elle, et avait à coeur de rattraper son retard durant leur voyage à venir.

Se reculant légèrement, il se mit en attente, appuyé contre la table, les deux mains posées sur elle. Il venait de trouver une limite de sa belle, et tâcherait de s'en souvenir. Aussi forte soit-elle, il comprit à quel point le passé avait pu la blesser.

Petitangelot a écrit:: Lorsqu'Elloyan la soulève doucement, une fois dans la masure, elle désserre l'étreinte de ses jambes et se laisse glisser pour reposer ses pieds à terre. Le geste du jeune avait été si doux qu'on aurait dit qu'il avait peur de la casser, telle une statue d'argile fine, en la déposant sur le sol.
Il lui offre un nouveau baiser calme mais prenant. Elle comprend alors qu'il a perçu sa gêne... Elle s'en sent un peu confuse en garde les yeux baissés au moment ou lui propose de prendre ses affaires pour le départ. Alors qu'il termine sa dernière phrase, elle se blottit contre lui comme une enfant qui chercherait réconfort. Lorsqu'elle relève les yeux, il lui sourit sincèrement. Ce sourire rassure Mélissande et lui font oublier sa gêne, l'inquiétude qui l'avait envahie. Ses joues rosissent un peu tout de même avant qu'elle ne lui sourit à nouveau étonnament un peu timide de ce qu'elle venait de laisser comprendre.

Elloyan se recule alors posant s'appuyant sur la table toute proche. Mélissande s'applique alors de suite. De quelques gestes rapides et justement mesurés, elle sort sa besace, y range quelques provisions, des effets pour la toilette,... Elle sort d'une boite rangée sur une étagère des herbes et baumes qu'elle emporte toujours avec elle préventivement. Elle les emballe dans un morceau de peau de chevreau avant de les mettre dans sa besace. En quelques minutes seulement, elle s'était apprêtée. Elle ferme son sac et s'apprêtait à rejoindre Elloyan quand elle s'immobilise devant le meuble qui lui serre de commode... Dans un sursaut de coquetterie, elle prend la brosse la passe quelques fois dans ses cheveux avant de la reposer et de nouer ses cheveux avec un ruban.
Enfin prête, elle passe la sangle de son sac par dessus son épaule et revient vers Elloyan souriante mais calme.

Nous pouvons partir... Il ne me reste qu'à préparer Arès.

Elle savait qu'Elloyan n'était pas cavalier. Elle ferait donc le chemin à pied avec lui. Mais un cheval pouvait toujours être utile: il servirait déjà de bas pour alléger les voyageurs.
D'un regard entendu, elle invite Elloyan à sortir de la masure pour refermer derrière eux. Le coeur de la jeune femme était excité, impatient d'entamer tel voyage et curieux de découvrir les bons moments qui se dessinaient. Une fois la clé tournée dans la serrure de la porte, Mélissande appèle son cheval. A l'appel de son nom, l'étalon bai réagit de suite et s'approche de la cloture.
La jeune femme lui passe un simple licol de corde puis le sort de la prairie. Par des gestes assurés et rodés, elle le selle rapidement et attache sa besace à l'arrière de la selle. Elle n'équipe pas le cheval de la bride et se contente de l'attaché également sur la selle. Réfléchissant à haute voix et cherchant peut-être déjà à éduquer son compagnon à la vie avec les chevaux, elle explique:

Comme nous ne le monterons pas, il ne sert à rien de gêner sa bouche... Je le tiendrait simplement en longe mais autant emporter la bride... on ne sait jamais.

L'animal a l'habitude et fait entièrement confiance à sa cavalière. Il se laisse faire sans bouger attendant sagement l'heure du départ. Une fois l'animal prêt, Mélissande se retourne vers Elloyan... L'air assuré et sérieux qu'elle avait affiché pendant qu'elle s'appliquait disparait instantanément. Elle sourit, amusée, qu'Elloyan l'ai observée ainsi en silence. Elle s'avance vers lui, tenant la longe du cheval d'une main.

Je te suis.

Le ton était franc et calme. Il annonçait le plaisir qu'elle avait à le suivre dans son voyage.

Elloyan a écrit:: Elloyan prit grand plaisir à regarder Mélisssande se préparer au départ. Par des gestes sûrs, elle savait ce dont elle pourrait avoir besoin pour quelques jours sur les routes. Sa besace fut bien vite remplie, et quand elle se peigna les cheveux il ne put s'empêcher de sourire. Non par moquerie, mais touché par les charmes de la belle cavalière aux milles facettes.

Une fois ces préparatifs terminés, elle annonça qu'elle voulait se faire accompagner par son cheval. L'idée n'était pas pour déplaire à Elloyan, car ceci leur éviterait d'avoir à transporter les nombreuses marchandises à livrer à Reims et Varennes. Par habitude il prenait la route à pieds et seul, sans aucun doute le meilleur moyen pour plus de discrétion. De cette manière il avait peu de risques de se retrouver pris en embuscade. Jusqu'à présent il était parvenu à toujours éviter les pièges des brigants, même à la frontière Lorraine où ils pululaient.
Mais à deux les choses étaient différentes. L'animal serait un moyen de mettre Mélissande en sécurité si un danger survenait. Il savait qu'elle était une bonne combattante, mais refusait maintenant de la voir exposée au danger. Si des manants cherchaient querelle, ils trouveraient d'abord sa lame cachée sous sa cape.

Elloyan acquiessa quand Méli lui donna quelques explications sur la bride, puis prit la parole quand elle lui annonça qu'elle était prête à le suivre.

Passons d'abord à la mairie, je dois y déposer des affaires et en prendre d'autres. Ensuite nous pourrons nous mettre en route.

Il n'avait pas pris le temps de passer dans sa chaumière, déjà équipé de tout le matériel nécessaire. Et ils pourraient se ravitailler en chemin.

Nous allons passer en plein coeur de la forêt d'Argonne, et nous ne le quitterons presque qu'aux portes de Reims. C'est un sentier peu connu qu'un cavalier sur sa monture ne pourrait emprunter. C'est un peu plus long, mais bien plus sûr, et plus... tranquille.

Peu de temps après ils s'engagèrent sur la sente étroite. Ils ne reverraient pas Argonne avant plusieurs jours.
Ils marchaient cote à cote, les mains liées, suivis docilement par Arès

[Personnages:

Le marcheur

Homme inconnu.
Elloyan

Habitant d'Argonne, mais plus souvent rôdeur le long des routes de Champagne.

]

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