[1455/07/04, Paris] Chapitre de la Licorne

Petitangelot a écrit:: Le sourire ironique de Mélissande évolue rapidement en un rire sincèrement amusé par la gêne du chevalier. Décidément les courbettes et la politesse exagérée dont semblait être atteint tout noble, y compris Guillaume, renforçaient son opinion: la jeune femme n'accepterait jamais de vivre continuellement dans le colmateur des nobles gens. Rien ne valait la sincérité et le coté naturel de la province! S'il fallait qu'elle réagisse et se heurte de la réplique du chevalier peu de propos pourraient encore être tenu dans ce monde.

Pour tenter de dévier la conversation et de sortir du mauvais pas dans lequel il s'était engagé tout seul, Guillaume propose alors une bière à Mélissande. La jeune femme lui répond d'un mouvement de tête affirmatif accompagné d'un sourire franc.

Ce serait avec joie que je gouterai un produit de votre région... dont, je dois l'avouer, je connais peu de chose!

Guillaume_de_Jeneffe a écrit:: Remerciant intérieurement la Champenoise de son aide à se sortir de sa sottise, et de ne pas avoir pris le parti d'en rire trop ouvertement, le chevalier sourit à la réponse: "En effet, même si la bière est l'un des trésors les plus... agréables de Flandre" et lui servit une choppine, avant que de poursuivre: "ma province en compte de nombreux autres, que je suis prêt à vous faire découvrir dès que vous en ressentirez l'envie."

Puis il marqua une courte pause et reprit, sur un ton un peu moins léger: "Mais j'oubliais que vous me vouliez entendre parler de vostre père. Je vous ai relaté les circonstances de notre rencontre... Et je ne sais que vous dire d'autre... Aussi vous demanderais-je de bien vouloir poursuivre cet agréable interrogatoire, afin que notre rencontre vous apporte ce que vous en attendiez, car je ne pense qu'un chevalier coutumier des champs de bataille, et des cours, soit le compagnon idéal d'une belle soirée d'été..." finit-il dans un sourire qui semblait laisser poindre un sentiment étrange...

Petitangelot a écrit:: Mélissande sourit et remercie le chevalier de son invitation par un pouvement de la tête vers l'avant. Le geste sembait vouloir dire que la jeune femme avait pris bonne note de tout cela et n'hésiterait pas à s'en souvenir lorsque l'envie de voyager lui reprendrait!

Puis Guillaume l'encourage alors à le questionner plus en détail sur son père.
Mélissande acquiesse du menton lorsqu'elle sourit à nouveau amusée de l'image que tente de donner le chevalier de lui.

Messire, rassurez-vous de suite... Que cette soirée soit belle, cela n'est pas à remettre en question! Par contre, toute cavalière, soldat des Loups de Champagne et écuyère des Dames Blanches que je suis, je peux vous assurer que j'ai déjà pu croisé chevalier bien moins élégant, de bonne manière et poli que vous! C'est à ce demander parfois comment certains ont pu acquérir leur titre de chevalerie!

Elle ne va pas plus loin dans sa discussion pas sure de ne pas accentuer le mal aise de Guillaume ou de s'aventurer en terrain dangereux. Elle ne connaissait après tout que très peau les rouages des principaux ordres...

Laissant cela de coté, Mélissande se troune elle-même en dérision avant de revenir à son père.

Si sous cette tente, nous devions écourter la disussion à cause des mauvaise manières ou compagnie d'une personne, il me semble que je dois me lever de suite et cesser de vous importuner!

Elle rigole légèrement, bien loin d'imaginer que son aisance et sa simplicité face au chevalier puisse le faire réagir de quelque manière que ce soit.

Pour revenir à mon père... vous m'avez certes relater les circonstances de votre rencontre mais vous ne m'avez point donner d'indication quand à la période de l'année à laquelle vous l'avez rencontré!
Je ne sais si à ce moment-là, il pouvait être inquiéter par quelque personne ou méfait... Vous avait-il semblé soucieux en apparté ou fort occupé avec quelqu'un?

Guillaume_de_Jeneffe a écrit:: - Damoiselle Mélissande, je ne sais si je suis un modèle de chevalerie, mais ce que je peux affirmer sans craindre nul contradiction, c'est que votre compagnie est des plus agréables, et que vos compliments me sont des plus agréables, même si je ne suis sûr de tous les mériter. Mais je crains qu'un débat sur ce point ne débouche sur nul accord... sourit le chevalier, qui avait gardé de sa vie d'errance l'habitude de refuser les compliments, habitude renforcée par la modestie qu'il jugeait indissociable de la chevalerie.

Puis il reprit un air plus sérieux lorsque la conversation revient autour du défunt: "A vrai dire, je l'ai rencontré à la fin de l'année... Aux alentours de la Noël si je ne me trompe... Et, s'il avait en teste quelque souci, il ne s'en est point ouvert à moi... Quoique... Je... Je me demande... Hem... Je ne suis plus sûr... Mais je crois... oui je crois qu'à l'époque un sujet de murmure était le procès d'une de vos duchesses... Mais je crains d'en avoir oublié le nom... Cependant, je pense que vostre père semblait... intéressé dirais-je par ce sujet... Comme s'il avait des doutes... Mais ce sont là bribes de souvenirs... que vous pourriez peut-être m'aider à débrouiller... Car je gage que vous avez plus de connaissance que moi de ces événements..."

Petitangelot a écrit:: Le visage de Mélissande reprend un peu de sérieux et s'assombrit au fur et à mesure de paroles du chevalier.
La fin d'année 1454... le procès de la duchesse Amarie... puis son décès... le banissement du corps des Loups de Jean... son assassinat...
Tous ces faits s'étaient en effet étrangement suivis, comme faisant partie d'une irrémédiable déchéance d'Amarie et de ses alliés dont Jean faisait partie.

La duchesse dont vous parlez s'appelait Amarie. Elle a été respectée et a mené la Champagne pendant une époque jusqu'au moment où quelque discorde avec d'autres prétendants au titre ducal et autres partisans est venu troublé tout ceci. Mon père faisait partie des partisans de la duchesse avec d'autres... Ils ont donc défendus celle-ci des attaques venant de toute part et se sont révoltés lors de sa disparition!

Tout en parlant, l'écuyère semblait songeuse. Les yeux fixement rivé sur un détail du décor qui n'avait pourtant pas di'mportance, elle semblait se rappeler l'histoire à elle-même pour y voir plus clair.

Les autorités alors en place ont tout fait pour calmer le jeu et récupérer le calme en Champagne... mais la ville de Troyes, ancien bastillon d'Amarie, s'est vidée de beaucoup de ses anciens dignitaires. Certains disent qu'ils se sont éxilés à l'autre bout de la France dégouté de la Champagne, d'autres affirment qu'ils ont été bannis, d'autres encore soufflent que certains seraient décédés en d'étranges circonstances...

Mélissande fronce les sourcils un peu plus fortement.

... et mon père aurait été de ces assassinés pour étouffer l'affaire!? Il a été tué, cela est sûr!... mais par qui? pour quelle raison?

Le visage fermé de la jeune femme qui, il y a encore un instant, ironisait sur un ton léger, dévoile maintenant toute sa détermination à faire éclater la vérité sur le mort de son père adoptif, dussait-elle sortir son épée et l'obtenir par la force.

Guillaume_de_Jeneffe a écrit:: La politique. Les alliances. Les jalousies. Les meurtres. Comme toute province la Champagne en fut victime. Et elles marquèrent le visage si doux de son interlocutrice, que Guillaume se gardait de complimenter encore pour ne pas gêner sa modestie qui rappelait le sienne au chevalier. Pitié que ce monde où la haine infeste tout...

Mais il fallait répondre, et ne pas manquer de courtoisie: "Damoiselle, je crains en effet que vous soyez proche de la vérité... Si votre père fut l'un des fidèles de cette duchesse dont vous me venez de me rendre souvenance du nom, je crains que sa mort fut causée par quelque séide de ses opposants... Mais hélas... Je n'ai eu de la Champagne que de brèves connaissances, et n'ai rien remarqué qui ait pu vouloir directement nuire à votre lignage... Et je m'en excuse, tant j'eus voulu vous offrir ces informations..."

Puis ses traits féminins se tendirent, comme il avait été habitué de le voir auprès des Amazones et Dames blanches qu'il avait cotoyé au long de son existence. Et il devina le poids de l'antique tradition de la vengeance qui venait de faire sentir son poids aux épaules de Mélissande.

Aussi ne put-il que dire: "Gente Mélissande... Je crains deviner vos idées... et sais qu'elles ne peuvent estre empêchées... Sachez que dès aujourd'hui, et jusqu'au jour où je serais rappelé à la terre, vous avez en moi un allié, voire un ami si vous l'acceptez, qui vous aidera à les accomplir..."

Petitangelot a écrit:: "Notre lignage"... si encore elle avait pu garder le nom de famille de son père! Cette simple chose lui avait été pourtant interdite n'étant pas fille naturelle mais adoptive de Jean de Huy. Elle pensait avoir pu trouver le bonheur de faire partie d'une nouvelle famille et la voici maintenant à nouveau seule... Mélissande se garde bien d'étaler plus amplement tout cela: se plaindre de la sorte n'était pas chose digne.

Puis Guillaume qui semblait avoir deviné les desseins de la jeune femme lui assure tout soutien en cas de besoin. Elle relève alors les yeux pour fixer le visage compatissant mais sans pitié du chevalier. Qelle promesse lui faisait-il là! Jamais l'écuyère n'aurait pu imaginer recevoir tel gage de sympathie d'un homme de telle stature alors qu'ils se connaissaient si peu. Lorsqu'elle se rend compte de cela, elle baisse à nouveau les yeux mais cette fois un peu gêné du cadeau qu'il lui faisait.

Mille mercis, chevalier... Je ne sais comment vous remercier de tout ceci... Et je n'ai que trop abusé de votre temps...

Elle se lève non sans pouvoir retenir un soupire au coin des lèvres. Un peu de déception peut-être... Elle était presque venue au chapitre de la licorne uniquement pour rencontrer le chevalier Guillaume et avait tant espéré qu'il puisse l'éclairer plus amplement sur le destin funeste de son père. Mais elle avait apparemment pu gagner un allié de cette importance

Je vous remercie grandement de m'avoir reçue alors que je ne m'étais pas même annoncée.

Ami! Il lui avait proposé de devenir son ami! Sa condition simple ne lui avait pas permis de ce préparer à cotoyer telle noblesse, vis à vis de laquelle elle avait plutot nourris sentiments de rétissance: les nobles bien qu'enviés par la populasse étaient plus souvent critiqués dans les tavernes,... Elle ne savait comment gérer tant de sollicitude.

Elle se dirige vers la sortie de la tente tout en continuant maints remerciements et excuses pour le dérangement.

Encore merci...
Si vous passez un jour en Champagne, je ne peux être que votre obligée pour vous escorter et vous assurer voyage sans encombre. Ma porte d'Argonne vous sera également toujours ouverte pour vous accueillir!

Elle s'arrête tout de même avant de passer la porte et se retourne vers le chevalier pour lui sourire... laissant s'exprimer naturellement sa gratitude.

Guillaume_de_Jeneffe a écrit:: Il l'avait suivi des yeux sans bouger, ne voulant par un geste brusque briser l'atmosphère calme et amicale qui s'était installée en sa tente. Souriant, il accueillit ses remerciements répétés à son égard et enfin il se leva.

- Damoiselle Mélissande, dois-je dire que l'abus qui fut vostre me fut des plus agréables, et que je ne refuserais nullement de me le voir à nouveau imposé?, sourit-il.

Puis vint la promesse d'une maison amie en Argonne: "Ce sera un plaisir pour moi que de vous y rencontrez, plaisir qui ne peut que me rappeler qu'à partir de ce jour vous serez la bienvenue en mes terres de Marchiennes et Wavrin, ou en mon hostel de Tournai, et qu'il ne sera jamais dit que si vous entrez en Flandres je ne vous aurais pas offert mon escorte."

La Champenoise se trouvant maintenant prête à partir, elle se retourna vers lui dans un dernier sourire auquel le chevalier répondit par une courtoise salutation, avant que de prendre à son tour la voie du retour vers Tournai.

Petitangelot a écrit:: D'un salut lent de la tête, Mélissande remercie encore une fois Guillaume de l'asile qu'il lui offre en ses terres. Puis d'un mouvement du bras, elle écarte le pend de toile qui fermait la tente et sort de celle-ci. D'un pas franc mais non précipité, elle rejoind sa monture qu'elle avait laissé un peu plus loin près d'un fourré, la détache de l'arbre puis la fait avancer de quelques pas pour éviter les branches au moment de se mettre en selle. Par de gestes sûrs et habitués, elle passe les rênes au-dessus de l'encolure de l'étalon, agrippe la crinière, met le pied gauche à l'étrier et monte sur le dos de son cheval.

Tout aussi machinalement, elle ajuste la longueur de ses rennes et replace correctement sa cape avant de jeter un dernier regard à la tente de du chevalier Guillaume. Elle le voit alors sortir pour, lui aussi, reprendre la direction de sa monture et de sa contrée. Elle lui attribue un dernier signe de la tête amical et respectueux avant de serrer les talons et laisser son cheval partir au galop. Une fois dans l'allure, elle ne se retourne pas et file droit devant elle... vers sa Champagne.

Mais si l'obscurité n'avait pas caché son visage, on aurait pu y voir un petit sourire trahissant le plaisir retenu de cette rencontre.

» [1455/07/17, Sainte-Ménéhould] Une journée en enfer
» [*1456/05/14, Paris] La Rose Pourpre, Bordel des Miracles
» [1455/06, Argonne] Le champ d'une âme
» [1455/05/21, Argonne] Bas les masques!
» [1455/02/23, Compiègne] Rencontre Mélissande-Golitor