Relais d'Argonne
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 [*1456/03/01, Compiègne] Tel est pris celui qui croyait prendre

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Mélissande
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MessageSujet: [*1456/03/01, Compiègne] Tel est pris celui qui croyait prendre   [*1456/03/01, Compiègne] Tel est pris celui qui croyait prendre Icon_minitimeLun 24 Mar - 22:19

mirakira a écrit:
La baronne, femme délicate qui n'avait jamais porté arme, ni combattu, passait ses journées à s'entrainer au maniement de l'épée auprès de quelques officiers soucieux de la sécurité de la femme du GML. Elle se sentait de plus en plus à l'aise mais ne se sentait pas le moins du monde prête à aller au combat. Celui-ci lui fut épargné le premier jour: l'armée artésienne avait sonné la retraite pour aller chercher des renforts. Qu'allait-elle advenir quand ils reviendraient? Elle marchait vers une mort certaine et avait de plus en plus peur. La mort n'était pas un mal en soit, puisqu'elle avait pensé plus d'une fois à mettre fin à sa vie mais l'approche de la mort en était un.

Le soir venu, elle partit en patrouille avec sa section, en priant pour que les artésiens ne reviennent pas ce jour. Ils vinrent. Encore plus nombreux. Encore plus féroces. Quelqu'un donna l'ordre d'attaquer:


CHARGEZZZZZZZZZZZZZZZZ

Et ils chargèrent machinalement, sans se poser de question, sans réfléchir à ce qui pouvait être, sans pitié pour leur vie. Dans la guerre, tout paraissait simple, mais le plus simple était difficile puisqu'il s'agissait d'affronter une mort tellement présente qu'elle s'oubliait et se banalisait. La vie avant tout mais la vie au prix de la mort des autres.

Cette nuit là, la baronne ne fut miraculeusement pas touchée. Etait-ce sa peur de la mort qui la rendit plus brave? Probablement pas, elle n'avait pas été plus brave que ce corps qui gisait à 2 pas. Comme ceux de la Providence, certains dessins sont impénétrables...


[HRP: RP privé. Si vous voulez intervenir, envoyez-moi un MP avant. Merci]
Iban Etchegorri a écrit:
Tenant son cheval par la bride, Iban le faisait avancer à travers la plaine jonchée de cadavres. Le Gascon avait rarement vu une telle désolation. Boucliers en miettes, cottes et lames en éclats, visages défigurés, lambeaux informes et étendards maculés de sang: tout dans ce paysage macabre, jusqu'à l'air vicié par les émanations fétides des charognes et des corps en putréfaction, rendait compte des virulents combats qui s'étaient déroulés durant le jour. Près des portes, le Basque distinguait les silhouettes encore lointaines des Compiègnois qui venaient identifier leurs frères morts au combat et ramener leurs dépouilles au sein de la ville assiégée. De temps à autre, on entendait la plainte languissante et pénible de quelque blessé qui se mourait aux alentours.

L'attention du Lynx se porta sur un guerrier lui tournant le dos, qui se tenait là, immobile, à regarder l'étendue dévastée. "Enfin quelqu'un qui n'est point désentripaillé !" pensa Iban en s'approchant du soldat.


"Hola ! Qu'attends tu l'ami ? Les combats de ce jour ne t'ont ils pas suffis ?", s'écria Iban d'une voix forte.

L'homme semblait perdu dans ses pensées, la bataille l'avait sans doute bouleversé. L'accent du Sud-Ouest le ferait peut être sortir de ses rêveries...


"Tira ! Lagun ! Zer zabiltza hemen?"*

* He ! L'ami ! Que fais tu par ici ?"
mirakira a écrit:
La baronne n'arrivait pas à partir. Elle avait l'impression que sa présence réconfortait tous ces morts et les aidait à partir. Ou était-ce leur absence qui la réconfortait? La vie ne valait rien mais rien ne valait la vie. Elle croyait la sienne finie mais elle avait obtenu un sursis. Qu'allait-elle en faire?

Elle allait enfin repartir vers le campement quand elle entendit une voix derrière elle. Pensant tout d'abord à un ennemi, elle resta figée sur place et s'apprêta à dégainer son épée avant qu’il ne s’adresse de nouveau à elle avec un accent du sud. Aucun artésien ne parlait de la sorte. Elle se retourna donc et le dévisagea pendant quelques secondes avant de soupirer de soulagement. Elle reconnaissait un champenois qu'elle avait déjà aperçu 2 ou 3 fois auparavant. Elle fut tellement heureuse de voir un visage ami qu’elle failli courir vers lui et se jeter dans ses bras. Heureusement qu’il était sur son cheval. Cela permit à la baronne de très vite écarter cette idée et de se reprendre. Voulant le punir de ce qu’elle avait eu envie de faire, elle répliqua sèchement:


Je vous prie de vous adresser à moi sur un autre ton. Je ne suis ni votre amie, ni votre catin.
Je vois que vous avez un cheval. Le mien s’est enfuit. Je m’apprêtais à rentrer à pied mais puisque vous êtes là, je rentre avec vous.


Son ton était sans appel. Elle ordonnait, il devait exécuter. Ses yeux, eux, étaient suppliants. Prisonniers des convenances, ils avaient l’air de s’excuser des paroles d’une prisonnière de sa noblesse.
Iban Etchegorri a écrit:
Lorsqu'elle se retourna, Iban ne mit pas longtemps à reconnaitre Mirakira d'Arausio qu'il avait croisé à plusieurs reprises à l'ombre du Chêne ducal. Préjugé de son pays natal, le Gascon trouvait toujours curieux de voir des femmes en armure sur les champs de bataille.

"Pardonnez moi, Dame la Baronne"
, s'excusa le Basque en mettant pied à terre"De dos, je ne vous avais reconnu."

Il s'inclina respectueusement pour la saluer.

"Ce sera assurément un honneur pour le cheval comme pour le cavalier de vous guider jusqu'à Compiègne."

Il lui tendit sa main pour l'aider à monter sur le cheval et resta quant à lui à pied pour guider la monture.

"Etrange coïncidence que cette rencontre..."se dit le Basque en lui-même "Serait ce là quelque signe du Ciel..."Il se souvint de la véhémence de la Baronne et de la virulence de ses attaques à l'encontre des deux derniers Ducs. Pourtant lorsqu'il la vit ce soir là, elle n'avait pas cette superbe qu'il lui connaissait d'ordinaire : son regard et ses traits fatigués semblaient exprimer une profonde lassitude que les reproches même qu'elle lui avait adressé n'avaient pu cacher.


"Les combats furent rudes aujourd'hui, mais Dieu soit loué, la victoire est acquise...Cela fait plaisir de constater qu'une partie de la noblesse ne nous a pas abandonné et était à nos côtés pour lutter contre l'envahisseur."
reprit le Lynx tout en menant sa cavale vers les portes du bourg.

"et quelle noblesse !" ajouta t-il en lui souriant.
mirakira a écrit:
La baronne s'attendait à tout sauf à cette attitude prévenante. Elle en avait perdu l’habitude. Les gens semblaient avoir oublié qu’elle n’était qu’une femme, avec ses peines, ses besoins et ses peurs. Les femmes qui ont du tempérament sont si rares, que quand une femme en a, on dit que c’est de l’hystérie et on oublie que c’est une femme. Il avait l’air différent et la baronne en avait assez d’être sur la défensive. Elle baissa donc la garde…juste un peu…juste pour ce soir.

Elle prit la main qu’il lui tendait pour monter sur son cheval et se laissa guider au milieu de ce champ de cadavres jusqu’aux portes de la ville. Elle faillit lui demander de monter avec elle mais décida finalement de s’abstenir. Les convenances...encore et toujours.


Le combat fût effectivement rude. Vous savez, c’était ma première fois, si je puis ainsi dire… sourit légèrement.
Je… Je ne pensais pas revenir sur mes deux jambes à Compiègne mais il semblerait qu’Aristote ne veuille pas de moi. Je dois encore avoir quelques ducs à martyriser.
Quant à la noblesse, elle a toujours répondu présent quand on avait besoin d’elle. Vous devez le savoir mieux que quiconque.


Ensuite, elle se tut et préféra ignorer son compliment à peine voilé. Elle ne savait pas encore s’il était sincère ou simplement hypocrite.
Iban Etchegorri a écrit:
Le Basque l'écoutait d'une oreille attentive, sans prêter attention aux Compiègnois qui autour d'eux s'activaient à ramasser les blessés et se faisaient de plus en plus nombreux au fur et à mesure qu'ils se rapprochaient de Compiègne. Les mots de la Baronne renforçaient cette impression de détresse qu'il avait cru discerner dans ses traits quelques instants plus tôt. Soucieux de ne point l'irriter, il lui répondit doucement:

"Que d'amères paroles pour une femme que le Ciel semble pourtant avoir comblé. Vous êtes noble, riche, votre renommée dépasse les frontières de Champagne et les ans n'ont point encore flétri votre beauté. Plût au Très Haut de m'accorder tout cela ! "


Il tourna la tête pour observer son interlocutrice et, concentré sur sa conversation, arrêta son cheval sans même s'en rendre compte.


"Pourtant à vous voir si morose en ce soir de victoire, j'en viens à préférer mon sort de bretteur sans le sou...Mais si le Tout Puissant vous a épargné c'est qu'il avait encore quelque dessein vous concernant. Allons, réjouissez vous, Baronne. Aux jours de malheur succèderont les jours heureux et cette victoire est plutot de bonne augure, ne croyez vous pas ?"


Un rictus amusé sur les lèvres, Iban leva le chef comme pour l'inciter à répondre
mirakira a écrit:
Etait-il tombé sur la tête lors de la bataille? Il ne croyait tout de même pas qu'elle allait se confier à un va-nu-pieds tel que lui? D'ailleurs, elle avait pour habitude de ne se confier à personne. Quelques paroles mielleuses et une apparente franchise n y changerait pas grand chose.

Je ne vais doute même pas sauter de joie après une telle bataille. Nous avons au moins perdu autant d'homme qu'eux et ceux qui sont vivants ont vu la mort de près. Rien de bien réjouissant. En conviendrez-vous?

Ils venaient d'entrer dans la ville. Sans lui donner le temps de répondre, elle enchaina, presque soulagée:

Nous voilà arrivés à Compiègne. Il est temps de vous rendre votre cheval. Quant à moi, je m'en vais à la recherche de mon époux...pour m'assurer qu'il ne lui ai rien arrivé de grave.

Il lui tendit une deuxième fois la main pour l'aider à descendre et elle l'accepta encore. Il émanait de lui une force incroyable. La baronne ne pouvait sans cesse la repousser.

Peut être à bientôt…

Bien évidemment, elle ne le remercia pas. Ce n’était guère un oubli de sa part mais elle ne voulait pas qu’il croit qu’elle lui était redevable. Elle aurait très bien pu rentrer seule après tout...
Iban Etchegorri a écrit:
Tout aussi fièrement qu'elle l'avait abordé, la baronne le quitta pour s'en aller rejoindre son mari. Debout à côté de son cheval, Iban la regardait partir, quelque peu déconcerté. « Quel maintient ! » se dit le Basque en caressant d'un air pensif sa barbe naissante. « ...et quel caractère ! » pensa t-il en esquissant un sourire. Mirakira disparut au coin d'une rue. « Dommage...vraiment dommage... ».

Le Basque sortit de sa rêverie. Il ne pouvait de toute façon plus revenir en arrière.


"Enfin...Ca ne va pas nous empêcher d'aller nous remplir un peu la panse, n'est ce pas vieille branche ? »
dit il en congratulant son cheval qui piaffait d'impatience. Chassant doutes et sombres pensées, il se remit en selle et traversa Compiègne à la recherche d'une taverne où passer la nuit.


Dernière édition par Mélissande le Lun 24 Mar - 22:26, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [*1456/03/01, Compiègne] Tel est pris celui qui croyait prendre   [*1456/03/01, Compiègne] Tel est pris celui qui croyait prendre Icon_minitimeLun 24 Mar - 22:21

Iban Etchegorri a écrit:
Le soir venu...

« Il était une fillette qui s'appellait Suzon,
Et qui aimait à rire avec tous les garçons... »

braillaient en choeur les ivrognes rougeauds de la taverne en frappant bruyamment leurs chopes pleines sur les tables luisantes de crasse pour marquer la cadence de l'air grivois.

Iban avait aperçu la Baronne de Coulommier entrer dans cette taverne avec d'autres personnes de son rang. Tout ce beau monde s'était retiré dans une pièce voisine de la grand'salle, pour plus de tranquillité et moins de désagréments. Cela valait en réalité mieux: le Gascon ne voulait pas que la Dame d'Arausio se rende compte de sa présence en ces lieux trop rapidement. Il s'était donc installé à une table de joyeux soudards.

Discussions bruyantes, plaisanteries grasses, chansons et bière en flots...le Gascon en aurait presque oublié le pourquoi de sa venue...

Alors qu'il entonnait avec les soiffards imbibés qui l'entouraient le troisième couplet de la paillarde romance, la porte du salon voisin s'ouvrit et la Baronne apparut. Elle l'avait aperçu. Iban crut discerné un sourire amusé se dessiner sur ses lèvres. S'en fut assez pour que l'émulation suscitée chez le Gascon par les rires, les chants et la boisson s'évanouissent aussi soudainement qu'ils étaient apparus et laisse place à une hésitation empreinte de honte. Quelle image donnait il de lui à cette femme du monde, atablé de la sorte...Mal à l'aise, il se redressa, posa sa choppe et tenta de faire comme si de rien n'était. Se reprenant, il se leva, se dirigea vers elle, puis, l'ayant salué avec déférence, lui dit en souriant:


« Je ne m'attendais point à trouver une Dame de votre qualité en un lieu si peu fréquentable, Baronne. Vous me voyez ravi de cette rencontre innatendue. Mes compagnons sont de bons bougres mais je doute que leur compagnie vous seye, et leurs manières sont un peu rudimentaires. Cela dit, vous me feriez honneur en acceptant que je vous offre quelque boisson dans une auberge plus convenable. »
mirakira a écrit:
De retour au campement, la baronne apprit que son époux était légèrement blessé. Après s'être assurée, par acquis de conscience, de son état, elle regagna sa tente et s'écroula littéralement sur sa couche. Elle n'avait quasiment pas fermé l'œil depuis deux jours et s'endormit profondément à peine quelques minutes plus tard.

Sa dame de compagnie ne la réveilla que le soir venu. Elle avait le visage blême des porteurs de mauvaises nouvelles. La baronne s'en rendit compte de suite et lui demanda avant même de se redresser:

Qu'as-tu? Que se passe-t-il? Parle.

Knouknouya s'approcha et s'assit sur le bord du lit. Les événements de ces derniers jours avaient rapproché les deux femmes comme jamais auparavant et Mirakira ne s'offusqua même pas de la familiarité dont faisait preuve la jeune femme. Elle était son seul soutien et elle avait gagné son respect:

Dame de Coulommiers, je crains avoir une mauvaise nouvelle pour vous. Je.. je revenais de l'hospice quand j'ai entendu deux gaillards discuter de la mort d'un ancien maire de Reims. Je savais que vous essayiez de joindre Elouankarkadeg en vain depuis quelques jours... j'ai donc tendu l'oreille...il est décédé baronne…

Sa tendre moitié…envolée vers les cieux. Peut être se retrouveraient-ils bientôt ? Mais l’heure n’était guère à la philosophie mais à la souffrance. La baronne reçue comme un coup de poignard dans le cœur. Comment avait-il pu la laisser ? Elouan avait toujours été là pour elle et n’avait jamais rien demandé en retour. Il avait été l’homme de l’ombre et s’en était toujours contenté. Elle avait toujours pensé qu’un jour, ils assouviraient leur désir l’un pour l’autre mais à présent, il était trop tard. Que ne l’avait-elle pas fait avant ? Il y avait une chose encore plus triste à perdre que la vie, c’était de perdre sa raison de vivre, son espérance. Elle avait refusé de se perdre dans passion et venait de perdre sa passion. Aujourd’hui, elle n’avait plus rien à perdre.


Quelques heures plus tard….


Après les pleurs et les sanglots, la baronne éprouva une certaine envie à se laisser couler dans le désastre. Une taverne ? Pourquoi pas. Elle avait deux fois plus de raison d’aller s’oublier dans la boisson que les autres et décida donc d’accepter l’invitation d’un vicomte, qui avait réservé une salle privée dans une des tavernes du village. Les nobles burent modérément et elle n’osa boire plus qu’eux. Elle passa donc une fort désagréable soirée et décida de rentrer en prétextant une migraine.

La grande salle était bondée de monde mais un visage attira particulièrement son attention. Elle sourit malicieusement en le reconnaissant. Entouré de pochtrons, il avait l’air beaucoup moins imposant. Elle avait été gênée de ne pas réussir à parfaitement lui cacher sa détresse du matin et se réjouissait de voir sa gêne actuelle. Il reprit vite contenance et se dirigea vers elle. La baronne en fût surprise. Que lui voulait-il ? Elle hésita un moment à prendre la fuite pendant qu’il essayait de se frayer un chemin vers elle mais décida finalement de rester. Elle se ferait une joie de le remettre à sa place s’il osait lui proposer de rejoindre sa table. Quelle ne fût sa surprise de l’entendre l’inviter ailleurs…


Une auberge plus convenable ? Qu’entendait-il par là ? Voulait-il se retrouver seul à seul avec elle ? Et puis, pourquoi pas, soyons fous :

Soit, allons-y.
Je vais vous confier un secret : je m’ennuyais à mourir à coté. J’ai prétexté une migraine pour partir. Votre compagnie est peut être plus intéressante que la leur… ou allons-nous ?


Sans attendre la réponse, elle tourna le pas, se dirigea vers la porte et sortit. A dire vrai, elle perdait le control mais voulait donner l'impression d'avoir le dessus.
Iban Etchegorri a écrit:
La soirée s'était admirablement bien passée. L'alcool et l'atmosphère joviale de l'auberge aidant, la Baronne et le bretteur avaient discuté de tout et de rien : il lui avait conté le périple depuis son lointain Sud-Ouest qui l'avait mené jusqu'en Champagne, son avis sur les Champenois, ses projets d'avenir; la Dame d'Arausio lui avait de son côté fait part de sa désillusion quant au futur du Duché mais bien qu'elle ait fait preuve d'un humour grinçant et cinglant à souhait, ses paroles étaient pleines d'amertume. Après cet agréable entretient , Iban se proposa de la reconduire à sa tente. Tous deux traversèrent les rues désertes de Compiègne pour gagner le campement.

Iban avait pris garde de ne point trop boire. La tâche qui lui avait été assignée nécessitait qu'il resta sobre. Ils venaient de sortir hors des murs et traversaient la plaine qui les séparaient du camp endormi. Il faisait sombre et froid. Personne ne rodait alentour. L'instant était idéal. Ses traits se durcirent et il s'arrêta brusquement.


"Baronne, il est temps de..."
mirakira a écrit:
Mirakira n'avait pas passé d'aussi bons moments depuis très longtemps. Iban savait se rendre intéressant et avait éguisé la curiosité de la baronne. Il était très mystérieux et plus elle lui parlait, plus elle avait envie d'en savoir plus sur lui. La présence d'Iban à ses cotés lui permit de moins penser à la mort d'Elouan d'une part et à l'indifférence dont son mari manifestait à son égard d'autre part.

Quand l'aubergiste annonça la fermeture de la taverne, les deux compères décidèrent de regagner le campement. La journée avait été rude pour tous et les ruelles étaient complètement vides. Ils sortirent donc de la ville sans avoir rencontré âme qui vive, ce qui soulagea la baronne qui avait peur d'être vu en compagnie d'un gueux.

Ils marchaient en silence vers le campement quand Iban s'arrêta soudainement:


Citation :
Il est temps....

Sans lui laisser le temps de répondre, elle rétorqua:

Temps de me quitter? Déja? Ne suis-je pas de bonne compagnie?

Elle était baronne et il était gueux mais ce soir, elle n'en avait rien à faire. Elle avait besoin de réconfort et il était là. Tout en parlant, elle s'était approchée et se tenait à présent tout près de lui. Elle déposa ses deux mains sur son torse et alors qu'il devait s'attendre à des mots d'amour, elle lui dit d'un ton ironique:

Ce soir, tu as le privilège d'embrasser une baronne. Oseras-tu la repousser?

De la provocation, encore et toujours. La baronne ne savait plus communiquer autrement. Elle n'était cependant pas prête à essuyer un refus et encore une fois, sans attendre de réponse, elle déposa ses lèvres sur les siennes. Doucement d'abord, jusqu'à ce qu'elle sentit que les siennes cédaient et que vint le profont frémissement de leur réponse....
Iban Etchegorri a écrit:
Tout s'était passé très vite. La Baronne l'avait interrompu brutalement. Puis elle avait posé ses mains sur son buste et voila qu'elle l'embrassait avec passion. Pris au dépourvu, le Basque se laissa enivrer par la volupté de ce baiser inattendu. Emotion toute masculine. Le Basque enlaça la Dame d'Arausio et prolongea la langoureuse étreinte.

Lorsqu'enfin leurs lèvres se quittèrent sagement, il passa sa rude main dans l'épaisse chevelure de Mirakira.

L'image d'une autre femme lui traversait l'esprit. Il entraperçut un instant son visage doux et marqué par le regret et l'affliction. Ce soir-là, il ne fallait point qu'il cèdat à la tentation. Il se devait de résister pour ne point entacher l'amour sincère qu'il vouait à sa belle d'Argonne. Succombé l'espace d'une nuit à l'amour de filles dépravées, amour dont il savait à l'avance qu'il ne serait que feuille morte au petit jour passait encore; mais se laisser tenter par les caprices d'une femme de la haute noblesse lui semblait dangereux. Ses mésaventures à Reims lui avait appris à se méfier des femmes du monde. Se laisser aller reviendrait à trahir son aimée et ses principes : il convenait de se montrer résolu.

Elle lui avait pris la main et se faisait plus insistante. Son sourire provocant et son regard suggestif éveillaient chez le Gascon un désir fiévreux. Iban sentit sa volonté vaciller. Il embrassa la main qui serrait la sienne puis, se redressant de tout son haut, il lui sourit. Tous deux se hâtèrent vers la tente de la Baronne. "Demain ", se dit le Basque, "demain tout sera fini".

En attendant, la nuit promettait d'être étoilée...
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MessageSujet: Re: [*1456/03/01, Compiègne] Tel est pris celui qui croyait prendre   [*1456/03/01, Compiègne] Tel est pris celui qui croyait prendre Icon_minitimeLun 24 Mar - 22:24

quasi a écrit:
Voila plus d'un mois que Quasi avait quitté son village. Elle avait rejoint Compiegne, protégée par Aristote. Un mois que chaque nuit elle montait la garde avec son bâton auprès des autres champenois et étrangers venus les soutenir. Un mois qu'elle tremblait pour ces amis, ses voisins. Un mois qu'elle vivait une vie qu'elle ne comprenait pas. La guerre était chose terrible qui ravissait des vies, fauchait des destins, séparait des amours.

Depuis quelques jours l'ambiance dans le village était survoltée. Les armes s'affutées, les boucliers brillaient et les esprits s'échauffaient.

Quasi avait passé du temps en taverne jusqu'au soir où...elle avait croisé Iban et la Baronne. Cette femme était si...arrogante, présomptueuse.

Pourtant Iban n'avait eu d'yeux que pour elle, et pour son verre, ce soir là. Il était saoul et Quasi avait bien vu la baronne le servir verre sur verre. certainement le seul moyen pour elle de charmer un homme se dit Quasi.


Depuis ce soir là, Quasi avait évité les tavernes. Elle ne doutait pas que seule la biere avait altéré le jugement du beau basque mais elle voulait lui parler seule à seul.


Alors qu'elle allait prendre sa garde ce soir là, elle le vit sur la grand place. Il était aux cotés d'une femme bien mise, le port altier. Quasi se doutait bien de l'identité de la Dame.

Elle tremblait. Elle devait lui parler mais avec cette femme au milieu...
Quasi s'approcha du couple pour se rendre compte qu'ils se tenaient les mains. Les tremblements se transformèrent en une colère mélangée de chagrin.

Quasi prit une profonde inspiration et le hêla.

Iban?
mirakira a écrit:
La baronne ne le savait pas encore, mais cette nuit apparemment sans importance allait changer sa vie. Elle, si fière, si arrogante, allait follement tomber amoureuse de ce ténébreux basque. Or, non seulement Iban n'était pas titré mais en plus, il n'était même pas amoureux d'elle. Elle sentait l'ombre d'une autre femme, il pensait constamment à elle, elle le sentait... elle le devinait et ça la torturait.

Elle voulait séduire et dominer. Elle fût séduite et dominée et ce, dès la première nuit. Dépitée, elle le congédia de la plus exécrable manière. Après tout, ce n'était qu'une attirance physique, vite satisfaite....vite oubliée.

Pourtant, après avoir pensé à lui toute la journée, elle se surprit, le soir venu, à souhaiter sa venue….
Juste pour le plaisir de le renvoyer…
Juste pour le plaisir de le blesser dans son amour propre….
Non…juste parce qu’elle le désirait à en perdre la raison…
Il en aimait une autre ? Et alors ? C’était avec elle qu’il venait passer la nuit. C’était elle qui le faisait vibrer. Si l'homme jouissait du bonheur qu'il ressentait, la femme, elle, jouissait de celui qu'elle procurait. Le plaisir de l'un est de satisfaire des désirs, celui de l'autre est surtout de les faire naître.

Cette nuit là, la baronne n’essaya même pas de cacher son total abandon. Les soirs suivants, elle se fit même plus douce et câline. A quoi bon lutter ? Surtout si son amant lui donnait un minimum le change…

En ces terribles jours d’attente, alors que tout le monde vivait le drame de la guerre, la baronne vivait celui de la luxure. Y-a-il amour plus vif et plus déraisonnable que celui de l’amour physique ?

Pour oublier ses remords et pour essayer d’atténuer ce fou désir, elle buvait, nuit après nuit…mais elle buvait avec lui et il était toujours là pour la raccompagner et pour jeter un peu plus d’huile sur le feu …finiraient-ils par se bruler les ailes ? Peut être un jour…peut être même ce soir. Qui était donc cette femme qui le hélait ? Quasi…que lui voulait-elle ?
Iban Etchegorri a écrit:
De ce premier hommage naquit une romance discrète et luxurieuse qui dura pendant une semaine sans que le Basque ait en rien mener à bien la mission qui lui avait été confiée. Se faisant passer pour son escorte, il accompagnait Mirakira partout où elle allait et chaque nuit, vassal improvisé de la Baronne de Coulommier, le Gascon s'adonnait à de lascives étreintes dans les bras doux et caressants de la Dame d'Arausio. Il savait ces jeux françois dangereux, étant donné qu'elle était femme mariée et noble de surcroit, et s'y abandonnait donc avec plus de passion encore. Il repoussait de jour en jour l'achèvement de sa tache.
A vrai dire, l'amour courtois qu'Iban vouait à la belle Quasi n'avait rien perdu de son intensité d'autrefois. Au contraire, la débauche à laquelle il se livrait fit surgir en son âme une honte insidieuse qu'il se gardait bien de laisser transparaitre.
Ainsi, lorsque celle ci le hêla ce soir là sur la grand'place, il ne put en la voyant trouver des mots qui sonnassent juste. La Baronne fut la plus prompte.
mirakira a écrit:
La baronne sentit la main d’Iban se crisper quand il reconnut Quasi. Etait-ce donc elle la femme qui occupait tout le temps ses pensées? Même quand il était dans ses bras ? Ça tombait bien, Mirakira détestait cette femme depuis les dernières élections. Elle allait s’en donner à cœur joie.

Elle jeta un coup d’œil en biais à Iban et son embarras apparent confirma ses doutes. Le bougre d’habitude si audacieux et sur de lui ne savait plus où se mettre. Mirakira prit donc les devants et le trainant par le bras, s’approcha de Quasi :


Quasi, quelle surprise…
J’espérais ne plus vous revoir avant quelques semaines mais la providence n’a pas l’air de vouloir tenir compte de mes désirs.
Je vous présente Iban Ichoumachin…
dit-elle en souriant. Enfin, je suppose que vous vous connaissez déjà ….
Iban est mon futur vassal. Il est en période d’essaie et s’en sort plutôt bien
continua-t-elle en lui caressant l’avant bras d’une manière possessive. N’est-ce pas que tu t’en sors bien Iban ?
La dame a l’air dubitatif…


Elle était ignoble mais pour une fois, elle ne l'était pas juste par pur plaisir...
Elle était jalouse. Il était à elle et elle voulait être la seule à occuper ses pensées.
quasi a écrit:
Quasi les vit arriver vers elle. C'était bien la Baronne qui était à son bras. Quasi était décontenancée.

Lorsqu'ils furent en face d'elle, Quasi pu voir qu'elle lui tenait le bras, le caressant.

Tu crois en faire ton petit chien? pensa t'elle, mais elle ne dit mot.

La Baronne prit la parole. Iban était là, muet, comme absent.

Quasi laissa Mirakira parler, sentant la colère et le chagrin monter en elle lorsqu'elle se moqua du nom d'Iban.

Il s'appelle Iban Etxegorry, même si je doute que ce soit son nom qui vous interesse!!

Quant à la providence croyez bien qu'elle ne m'est pas plus favorable qu'à vous en permettant cette rencontre, Dame.

Ainsi Iban va devenir votre vassal, dites vous....Croyez vous un seul instant que vous ou toute autre puisse lui retirer sa liberté dame? Sa liberté de coprs peut être mais vous arrivez trop tard, il appartient à une autre. Mais sa liberté de coeur, celle que je vois briller dans ses yeux quand nous sommes chez nous, celle qui le porte vers son avenir, cette liberté là, jamais vous ne l'aurez!


Quasi regardait Iban, voulant voir dans son regard ce qu'elle y avait toujours vu, de l'amour. Il ne la regardait pas...
sans même sans rendre compte, elle enserra le bracelet qui ne l'avait plus jamais quitté depuis sa maladie. Elle ne savait pourquoi mais cet objet était presque un talisman qui la rassurait. Pourtant elle tremblait de tous ses membres, prête à s'effondrer.

Iban ne..Quasi avait du mal à ne pas laisser couler ses larmes.

Elle voulait blesser cette femme, comme elle aurait voulu tuer la sorciere qui l'avait précédé.


Iban n'est pas un petit maire à qui vous ferez tourner la tête pour le laisser mourir seul ensuite.

Quasi n'en pouvait plus. Le voir ainsi, ne bougeant pas, sans réaction , était en train de la ronger.l'aurait elle perdu? Quasi ne savait que penser

Elle fit rapidement un pas en avant et murmura a l'oreille du basque:
N'oublies jamais, Maite Zaitut

Elle se retourna prête à partir.

[Je vous présente Iban Ichoumachin: excellent, mdr]
mirakira a écrit:
Elle avait réussi son coup. Quasi était folle de rage..Ou peut être de désespoir? C'est vrai qu'elle y était allé un peu fort....Iban allait-il comprendre que ses propos n'étaient que ceux d'une femme jalouse?

Anxieuse à l'idée qu'il lui préféra sa belle Quasi, elle lui pressa le bras pour qu'il lui réponde lui même. Il devait bien savoir après leurs nombreuses nuits qu'il était loin d'être son chien et que c'était plutôt le contraire: elle était à sa totale merci.
Iban Etchegorri a écrit:
Ichoumachin...L'injure tira in extenso le Basque de son desarrois. En des circonstances moins délicates, il n'aurait pas hésité à lever la main sur celle qui venait de se gausser de son nom, mais il ne pouvait se permettre de tout gacher maintenant qu'il avait réussi à gagner sa confiance. Elle paierait bien assez cher le prix de cet affront de toute façon. Pour lors le Basque se devait de préserver leur amitié.
Il n'avait pour se faire qu'un seul moyen: se faire violence et la laisser triompher.

Ses mots cinglèrent impitoyablement.


"Cesse de divaguer, femme. Laisse ma liberté tranquille et retourne donc à tes fourneaux. Je puis décider moi même de la façon dont je dispose de ma volonté. Tu fus mienne, mais il me plait a present d'etre l'amant d'une autre: ne fais point ta jalouse et cesse de nous opportuner"

puis il ajouta d'une voix moins forte mais tout aussi menacante à l'attention de la Baronne: " et noble ou pas, je ne souffrirai plus qu'on fasse de l'esprit au sujet du nom de mes pères..."
quasi a écrit:
Quasi n'arrivait plus à respirer. Il avait parlé et...il l'avait anéanti. Jamais elle ne l'avait entendu parler ainsi à quiconque. Elle restait en face d'eux, muette. De lui elle ne connaissait que tendresse et douceur et voila qu'il l'a traitait comme ses filles de joies qui peuplaient ses nuits.

Quasi repassait les mots dans sa tête, incertaine encore de leur sens.


Citation :
"Cesse de divaguer, femme. Laisse ma liberté tranquille et retourne donc à tes fourneaux. Je puis décider moi même de la façon dont je dispose de ma volonté. Tu fus mienne, mais il me plait a present d'etre l'amant d'une autre: ne fais point ta jalouse et cesse de nous opportuner

Déchirement et rage se cotoyaient. Qu'était devenu celui qu'elle connaissait depuis si longtemps? Qu'était devenu celui avec qui elle discourait sans fin jusqu'a refaire le monde? Il s'était perdu , probablement dans son gout pour les femmes riches et dépourvues de morale.

La colère remplacait peu à peu le chagrin.

Elle tremblait encore (elle va finir en tremblante du mouton à force) mais les raisons avaient changé.

Que la Baronne, cette femme de si peu de vertue, le garde, pensa t'elle. Ils vont bien ensemble.

Les mots venaient et Quasi ne pouvait plus se contenir


Comment oses tu? comment peux tu faire ainsi honte à la maison Etxegorry dont tu m'as si souvent parlé? J'ai honte pour toi, pour ta famille qui te pense le coeur droit!!

Quasi ne s'arretait plus.

Honte pour la mémoire de cette magnifique petite fille qui aimait son père!!

Mon juge avait raison. Tu ne vaux pas la corde qui te pendra.

les sorcières et le catins sont tes désirs? et bien qu'elles rechauffent ta couche.


Les larmes coulaient sur ses joues (oui ca suit la tremblante ca en général).

Iban n'est plus , je le sais.

Elle n'était qu'à quelques centimetres d'eux.

Elle ne regardait plus Mira qui avait disparut de la scène pour elle.


Tu m'as condamné à l'exil, sois heureux.

Disant cela, et sans même en avoir pris la décision consciemment, Elle le gifla.

Le geste fût si soudain qu'elle ne se rendit pas compte que le bracelet autour de son poignet ceda et tomba sur le sol.


Je vais exaucer ton dernier souhait et retourner d'où je n'aurai jamais du imaginer sortir.

Le visage innondé de larmes (c'est la phase ultime) Elle s'enfuit vers sa tente pour ne plus voir son regard.
Iban Etchegorri a écrit:
Le visage défigurée par les larmes, Quasi venait de s'enfuir vers le campement. Iban, une main sur sa joue vermeille, se maudissait de ne l'avoir retenue.

"Madarikatu andere" *jura entre ses dents le Basque furieux . Les poings serrés et le regard mauvais, il cracha sur le sol comme pour exorciser cette rage qu'il peinait à contenir. Un objet brillant luisait dans la poussière du pavé. Il se baissa pour le ramasser, l'examina un instant avant de le ranger dans son mantel.

Les yeux baissés pour ne pas croiser le regard de Mirakira, il lui dit d'un ton sombre:

"Cette déconvenue m'a passablement irrité. Permettez moi de me retirer. Je vous rejoindrais sous votre tente dans une heure."

Sans même attendre sa réponse, il tourna les talons et se rendit à la taverne dans laquelle il avait l'habitude de loger lorsqu'il ne dormait pas dans les bras de la Baronne. Il monta prestement dans sa chambre, en claqua brutalement la porte et n'en sortit pas de l'heure.

Il n'aspirait plus qu'à ce qu'on le laisse cacher sa honte et sa douleur, le nez contre le mur.


*Maudite femme
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MessageSujet: Re: [*1456/03/01, Compiègne] Tel est pris celui qui croyait prendre   [*1456/03/01, Compiègne] Tel est pris celui qui croyait prendre Icon_minitimeLun 24 Mar - 22:29

mirakira a écrit:
Son ton était sans appel : il avait envie de solitude et après tout, elle aussi…
Ce triomphe sur Quasi aurait dû la faire jubiler mais elle n’arrivait pas à savourer sa victoire. L’attitude de son amant, loin de la rassurer, lui glaça le sang. Il avait été ignoble avec son aimée et mauvais avec sa maitresse. Quel genre d’homme était-il donc? Pourquoi l’avait-il préféré à Quasi pour la traiter si durement après?

Allait-il vraiment revenir ce soir ? Ou bien était-il parti consoler sa belle ? Elle voulut rebrousser chemin pour le rattraper et vérifier par la même occasion qu’il n’était pas avec Quasi mais décida finalement de s’abstenir : mieux valait le laisser se calmer dans son coin.

Elle regagna donc tranquillement sa tente, tout en continuant à ressasser ce qui venait de se passer. Telle était la baronne. Toujours à vivre dans sa tête, ressassant soucis, échecs passés et catastrophes futures. Elle n’avait jamais réussi à être heureuse parce qu’elle n’avait jamais réussi à être en phase avec la réalité. Pour elle, tout était noir ou blanc et elle n’avait jamais été que dans le noir. A une époque, le noir vira au rose. La baronne avait l’air de voir la vie en rose mais le désespoir n’en était pas moins présent : D'âge en âge, la baronne ne faisait que changer de folie.

Sa dame de compagnie lui avait laissé un mot sur sa couchette. Les troupes avaient ordre de départ le lendemain. Encore un signe qui sonnait la fin de sa relation avec le basque ?

C’est ce moment là qu’il choisit pour faire son apparition. Il avait toujours le regard morne et sévère et elle décida de l’accueillir froidement :


Te voilà donc...Je ne pensais plus te revoir.
Nous levons le camp demain.
Iban Etchegorri a écrit:
"Me voila comme promis, Baronne." , lui dit le Basque en souriant. Il prit délicatement sa main et y déposa un baiser.

"Tu ne croyais tout de même pas que l'altercation de tantot avec cette petite dinde de Quasi allait m'empêcher de venir te retrouver, mon aimée."

Iban devait s'assurer que la Baronne ne doutat de ses feux. Sa colère de tout à l'heure, il en était conscient, devait avoir éveiller chez elle des soupçons quant à sa sincérité.

"Je t'accompagnerai demain",continua t-il doucement, "Je veux pouvoir me battre à tes côtés lorsque l'Artésien menacera. Mais pour lors, ne parlons pas de maheur, ma douce, il nous reste trop peu de temps avant la bataille pour parler de sujets attristants."

Il enlaça sa taille menue et la regarda avec insistance. Ses paroles l'avaient rassurée. Elle l'aimait à n'en point douter: les prunelles espiègles qui le fixaient ne mentaient pas. Sans doute espérait elle qu'il la sorte de ce desespoir qu'il avait su lire dans ses traits lors de leur rencontre sur le champ de bataille ?

Et le Basque à cet instant, éprouva plus que jamais combien ce qu'il accomplissait était monstrueux.
mirakira a écrit:
C'est vrai...il leur restait trop peu de temps pour le gaspiller en prise de tête. La baronne finit par se détendre et lui sourire. Bientôt, il l'enlaça et elle s'abandonna à ses caresses pressentes. Les jouissances du corps sont faites pour calmer les orages du cœur et de l'esprit....

Quelques heures plus tard, la baronne, repus et épuisée, entreprit néanmoins d'aborder leur mésaventure de début de soirée. Elle parlait tout doucement, d'une voix ensommeillée:


Je savais bien que tu allais me revenir...
Je te proposais l’aventure: tu ne pouvais préférer rester accroupi à japper comme un chien battu aux pieds d’une bonne femme qui passe son temps entre la cuisine et son lit !


Sa voix se faisait de plus en plus ensommeillée

La vérité Ichou de mon cœur, c’est que tu en avais assez des fleurs bleues, de ton lit bien douillet et de ta marmite sur le feu tous les soirs.

Je crois bien que je t'aime ichou...

Puis, elle s'endormit...la journée de demain allait être longue.
Iban Etchegorri a écrit:
Iban se réveilla alors que le clocher de Compiègne sonnait cinq heures. Le jour n'était pas encore levé, mais sous peu le camp de la glorieuse armée du Roy serait bientot fourmillant de soldats prêts à partir sur les routes. Prenant bien garde de ne pas éveiller sa belle, le Basque se leva et se rhabilla en silence. Ayant enfilé ses bottes et ceint son fourreau, il s'approcha de la couche de la baronne, se pencha sur son visage et déposa un baiser sur ses lèvres vermeilles. Puis, le Gascon sortit de dessous la tente de Mirakira. Le campement était encore endormi. Un air frais et doux annonçait l'imminence du petit matin. Iban s'en fut à l'extérieur du camp et s'assit un instant dans l'herbe humide.

Il sentait poindre en lui comme un étrange sentiment de doute empreint de mélancolie. Craignait il d'accomplir sa tâche ? Balivernes, un Basque ne craint rien for le Tout-Puissant. Le Tout-Puissant...Oui, le Gascon n'avait cure des dangers du bas-monde mais il craignait malgré sa foi hésitante les chatiments promis à ceux qui comme il s'apprêtait à le faire, commettaient leur suicide moral.

La fournaise ardente, les tambours, les cris et les chuintements avaient tourmenté son sommeil de la nuit passée. Le Lynx s'était vu comparaitre devant le trône de l'Irréprochable Juge, transpercé par les milles regards accusateurs de l'assemblée des Justes, il avait ouï retentir le glas terrifiant qui scellait l'impitoyable comdamnation et entendu proférer l'indiscutable teneur du verdict divin, il s'était senti choir sans fin dans les abysses de flammes et de soufre, broyé, brisé, courbant l'échine, entouré par les hideuses cohortes de possédés hurlants qui hantaient selon l'Ecriture les recoins étouffants du séjour des damnés. Une lucidité violente avait jeté son aveuglante et douloureuse clarté sur la fange putride du péché et de la débauche qui pourrissait l'âme du Basque.

"Quand le Juge tiendra séance, tout ce qui est caché sera connu, et rien ne demeurera impuni. Que dirai-je alors ? Quel protecteur invoquerai- je, quand le juste lui-même sera dans l' inquiétude ?"

Iban frissonna au souvenir de son funeste songe.
"Christos eleison" murmura t-il entre ses dents.

Il avait froid.

C'était bien la première fois que le Lynx éprouvait tant d'hésitation. Il avait su jusque là se montrer fort et sans pitié: que signifiait ce coupable vacillement ? La peste soit des dévoteries et de leur cortège de croyances sans fondement : il était de toute façon trop tard pour faire marche arrière. Jetant une pierre au ciel, il exulta d'une joie intérieure et mauvaise qui eut la vertu de briser ses dernières tergiversations. Puis se relevant, il se dirigea vers le campement.

Les premiers rayons du soleil déchirèrent les restes de la nuit et de ses fantômes. Le Basque tourna les yeux vers l'astre rougoyant. Ce soir tout serait achevé: il y aurait des pleurs et des grincements de dents.


[HRP]
FIN

mais non, je plaisante... Rolling Eyes quoique j'aurai bien aimé vous faire chier en vous révélant rien et en m'arrêtant là...mais bon c'est pas moi qui décide...Evil or Very Mad la suite à Péronne... [HRP]


Dernière édition par Mélissande le Lun 7 Avr - 16:55, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: [*1456/03/01, Compiègne] Tel est pris celui qui croyait prendre   [*1456/03/01, Compiègne] Tel est pris celui qui croyait prendre Icon_minitimeLun 7 Avr - 16:47

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